Le président de la banque centrale allemande Jens Weidmann a jugé dangereux, à l'adresse du président élu français François Hollande, de vouloir toucher au statut de la BCE, au pacte budgétaire européen, ou de créer de la dette, dans une interview samedi.
"Il faut attendre le programme final du gouvernement" de François Hollande, attendu dès mardi à Berlin, déclare Jens Weidman. Mais "il est clair qu'il faut refuser sa revendication de campagne, de détricoter le pacte budgétaire européen". "Il existe une coutume européenne qui veut qu'on s'en tienne aux accords signés", souligne-t-il.
Concernant les projets de relance de la croissance même au prix d'un endettement, il lance: "Le nouveau mot-clé est +croissance+ oui je sais". "Mais chacun comprend autre chose sous ce terme.(...) Toutes les expériences prouvent qu'un endettement trop important handicape la croissance".
"Combattre les dettes avec les dettes, cela ne fonctionnera pas", dit-il.
La Grèce rappelée à l'ordre
Il a également rappelé la Grèce à ses obligations, faute de suspension des aides financières, dans cet entretien au quotidien Süddeutsche Zeitung. Jens Weidmann assure qu'il n'y a "pas de diktat économique allemand". Mais "si Athènes ne tient pas parole ce sera un choix démocratique. La conséquence sera que la base pour de nouvelles aides disparaîtra".