Il aurait pu être champion de voile, mais il a préféré surfer sur la vague de Wall Street. Renaud Laplanche, un entrepreneur français de 44 ans, est en train de vivre une véritable success story outre-Atlantique grâce à sa société de financement participatif. Sa startup de prêts entre particuliers, Lending Club, a levé 870 millions de dollars pour son entrée en bourse à New York. Quelques heures après son introduction, le titre avait déjà gagné 60% de sa valeur. Et jeudi, Renaud Laplanche a même eu le privilège de faire retentir la cloche à l'ouverture de Wall Street. Europe 1 vous raconte la success story de ce "Frenchy" parti à l'assaut de l'Amérique.
La vidéo de l'ouverture de Wall Street par Renaud Laplanche (à partir de 4 minutes 10) :
De la voile à HEC. Avant de planter son drapeau aux Etats-Unis, Renaud Laplanche se destinait à une jolie carrière dans la voile. Au début des années 1990, "il est même sacré champion de France de Laser, des dériveurs barrés en solitaire", comme le rappelle les Echos. Mais il préfère poursuivre ses études et entame un cursus en droit, avant de dérocher un MBA à HEC, à Paris. Le point de départ de son histoire américaine.
Un entrepreneur à succès. En 1999, Renaud Laplanche est engagé par un cabinet d'avocats, Cleary Gottlieb Steen et Hamilton, et est envoyé à New York, comme le raconte le Point. Il démissionne puis crée la société Matchpoint, un moteur de recherche pour entreprises qu'il revendra une dizaine de millions de dollars au géant américain Oracle en 2005. Mais ce succès est loin d'avoir entamé sa soif de réussite.
Il a inventé un nouveau marché. Le Français a alors une idée : créer une plate-forme de prêt entre particuliers. En 2007, Renaud Laplanche se rend compte que les banques américaines prêtent de l'argent à des prix exorbitants, avec des taux d'intérêt pouvant atteindre jusqu'à 18%. A San Francisco, il fonde alors Lending Club, une plate-forme de prêts entre particuliers sur internet. Le principe : la société met en relation des particuliers, qui se prêtent de l'argent, avec à la clé des taux d'intérêt plus bas que le marché. Son entreprise, qui se rémunère en prenant une commission, devient leader de ce marché encore totalement inexistant.
Google séduit par le Français. L'idée séduit alors des grands noms de la finance. L'ex-secrétaire au Trésor Lawrence Summers et John Mack, l'ancien patron de la banque d'affaires Morgan Stanley, siègent ainsi à son conseil d'administration. Surtout, un géant de l'internet s'est intéressé à l'entreprise de Renaud Laplanche. Google, rien que ça, a dépensé 100 millions de dollars pour entrer au capital du groupe. Résultat : la société est aujourd'hui valorisée à près de 5,4 milliards de dollars.
Entrée fracassante à Wall Street. Sur les neufs premiers mois de l'année 2014, Lending Club a ainsi généré plus de 4 milliards de dollars de prêts aux particuliers et aux petites entreprises. Les sommes prêtées vont de 35.000 à 100.000 dollars, avec un taux annuel moyen d'environ 6,78%, contre une moyenne nationale de 9,06%. Et les clients sont au rendez-vous. A tel point que l'entrée à Wall Street de la start-up créée par Renaud Laplanche est une des dix plus grosses introductions en bourse de l'histoire pour un groupe internet.