Le coût du travail est-il responsable du chômage? Alors que la question se pose plus vivement que jamais en France, les Allemands voient le problème quelque peu différemment. Signe de la bonne santé économique du pays, c'est la baisse du chômage qui entraine la baisse du coût du travail outre-Rhin. Fort d'un chômage faible, nos voisins vont en effet probablement baisser leurs cotisations retraites, voire de chômage, nous informe Les Echos lundi.
"Le marché du travail affiche une santé robuste et les caisses sociales regorgent de liquidités, ce qui offre des marges de manœuvre à Berlin pour décider l’allégement des charges pesant sur le travail", écrit le quotidien économique.
Excédent de 4,4 mds dans les caisses de retraite
La baisse dont on est le plus sûr devrait concerner les cotisations sociales de retraite. L'évolution positive des recettes des caisses de retraite publiques fait que le gouvernement pourrait baisser le taux de cotisation de 19,6 à 19,2% à l'horizon 2013. La décision devrait tomber à l'automne, lorsque seront connues les estimations précises de rentrées des cotisations pour l'année en cours, précise Les Echos.
En janvier dernier, l'Allemagne avait déjà baissé son taux de 19,9 à 19,6%. Ce qui n'a pas empêché le pays de tabler sur une hausse des recettes pour les retraites de l'ordre de 4% pour l'année, grâce à l'augmentation du nombre de salariés cotisants. L'excédent des caisses de retraite pourrait avoisiner les 4,4 milliards d'euros à fin 2012. Leurs réserves de liquidités atteindront même près de 29 milliards d'euros à la fin de l'année. Or la loi allemande prévoit qu'à partir d'un certain niveau, les cotisations doivent baisser.
Vers un "un mouvement de yo-yo" ?
Mais cette baisse attendue ne fait toutefois pas l'unanimité outre-Rhin. Le patronat, par la voix de la fédération BDA, s'en félicite déjà, rapporte le quotidien économique. Mais la confédération syndicale DGB craint, elle, "un mouvement de yo-yo des cotisations dans les années à venir. Car l'évolution démographique va conduire à davantage de retraités, avec, dans le même temps, moins de cotisants, rendant obligatoire un relèvement des taux des cotisations."
Et la DGB de rappeler que cette baisse des cotisations est mal venue, alors que l'âge légal de départ à la retraite passera à 67 ans d'ici 2030, et que le niveau des prestations sera raboté de 51 à 43% par rapport au dernier salaire.