Après avoir présenté la réforme des retraites telle que l’envisage le gouvernement, Eric Woerth a invité les syndicats à discuter des modalités du projet, avant la fin de la semaine. Cette invitation, la CGT l’a déclinée mercredi en fin d’après-midi, selon les informations d’Europe 1. En revanche, François Chérèque, le leader de la CFDT, se rendra jeudi au ministère du Travail pour y rencontrer le ministre.
Dans l'ensemble, la réforme a été accueillie froidement par les principales organisations syndicales. Les partenaires sociaux ont maintenant quelques jours pour tenter d'infléchir le projet de réforme, qui doit être bouclée en fin de semaine.
"La brutalité des mesures gouvernementales vise à répondre à la pression conjuguée des marchés financiers et des agences de notation", a réagi la CGT, comme l'ensemble des syndicats de salariés.
"Quasiment une provocation"
"C'est une réforme injuste à court terme, quasiment une provocation. (...) Un mauvais coup pour toutes les générations et ce sont les jeunes qui vont payer la note", a commenté le secrétaire général de la CFDT François Chérèque.
Le secrétaire général de Force Ouvrière (FO) Jean-Claude Mailly a demandé mercredi "le retrait" de l'avant-projet de loi de réforme des retraites, qu'il juge "injuste socialement et inefficace économiquement".
"Ce projet est d'abord injuste socialement", a-t-il réagi, avant d’ajouter : "Avec le dispositif actuel, une personne de 54 ans, par exemple, qui décidait de travailler au-delà de 60 ans, aurait perçu une surcote de 10%. Là, elle ne les aura pas. On est clairement dans le travailler plus pour gagner moins".
Pour un "bouclier retraite"
"C'est une étape indispensable pour préserver le système, il fallait le faire, mais le compte n'est pas bon en ce qui concerne le financement", a pour sa part commenté Danièle Karniewicz, présidente CFE-CGC de la Caisse nationale d’Assurance Vieillesse (CNAV).
Mais la CFE-CGC juge la réforme incomplète et appelle de ses voeux l’instauration d’un "bouclier retraite, un seuil en-dessous duquel on ne puisse pas descendre. Et à partir de ce moment-là on pourra parler d'égalité entre les Français."
"Un grand pas en avant" selon le Medef
Le Medef a vu "un grand pas en avant" dans le projet présenté par le gouvernement mais l'organisation patronale a manifesté son rejet de certaines mesures jugées "dommageables" pour les entreprises.
"Le Medef estime qu'un pas important a été franchi par la décision de relèvement des bornes d'âge de départ à la retraite" et que "cette orientation peut permettre de sauver le système de retraite par répartition", a commenté le Medef.