Retraites : les Français résignés ?

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Sophie Amsili et Olivier Samain , modifié à

Pour une écrasante majorité, il faut repenser le système selon un sondage Opinion Way.

Le gouvernement l'a confirmé à plusieurs reprises ces dernières semaines : une nouvelle réforme des retraites va être engagée avant la fin de l'année. C'est l'un des engagements pris devant la Commission européenne pour réduire le déficit de la France. Si cette perspective n'enchante pas les Français, elle ne soulève pas pour autant un vent de révolte. Au contraire même, selon un sondage réalisé les 10 et 11 avril par Opinion Way pour Accenture, Les Echos et Europe 1.

Résignés. Deux tiers des Français (66%) se sont résignés à l'idée que la réforme des retraites est un nécessaire. Ils étaient presque aussi nombreux (64%) il y a trois ans, au moment où le gouvernement Fillon s'apprêtait à lancer la réforme Woerth qui a repoussé de 60 à 62 ans l'âge de départ à la retraite.

"Repenser le système". Mais cette fois, il ne s'agit pas de jouer sur les mêmes leviers que par le passé. Pour une écrasante majorité des Français (80%), modifier l'âge légal, la durée de cotisation ou le montant de ces cotisations ou bien celui des retraites ne vont pas suffire. "Il faut repenser plus largement le système en simplifiant les organisations, en réduisant les coûts de fonctionnement, en fusionnant des régimes", estime la majorité des sondés.

Manque d'informations. Car beaucoup de Français reconnaissent aujourd'hui être un peu perdus face à l'organisation actuelle du système des retraites et même concernant leurs propres droits futurs. Ainsi, 62% ne sont pas sûrs du nom ni du nombre d'organismes qui gèrent leur retraite. 65% ne savent pas vraiment combien de trimestres ou d'années il leur reste à accomplir. Enfin, 81% sont dans le flou quant au montant de la pension qu'ils toucheront lorsqu'ils seront à la retraite.

Les pistes. En l'absence de réforme, le déficit des régimes de retraite pourrait atteindre jusqu'à 20 milliards d'euros en 2020. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a assuré fin mars que l'âge légal de départ à la retraite ne serait pas reculé. La durée de cotisation risque en revanche de passer de 40 annuités à 41,5 pour bénéficier d'une retraite à taux plein. Autre piste envisagée : les pensions versées par l'Etat ne seraient plus indexées sur l'inflation.

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