L'info. "Un échec total". Voilà la conclusion des syndicats de chauffeurs routiers après la reprise des négociations avec le patronat lundi. Et pour cause, les pourparlers, qui devaient permettre à la profession de sortir de l'impasse dans laquelle elle se trouve, ont tourné au dialogue de sourds. Selon Patrice Clos, secrétaire général Force Ouvrière transport et logistique, les chefs d'entreprises sont revenus "avec les mêmes propositions" que la semaine dernière. Des offres déjà déclinées par les syndicats, qui espèrent une revalorisation salariale de 5%, quand le patronat propose 2%.
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Un "dogmatisme" patronal pour les syndicats. L'argument des syndicats ? Le gel des salaires de ces dernières années. "En proposant 2%, ils nous proposent juste un rattrapage, et de relever notre salaire au niveau du Smic." "On est arrivé dans une situation de blocage" avec une partie patronale faisant preuve d'une "dogmatisme très important", selon Thierry Douine, le président de la CFTC Transports, qui a qualifié les négociations d'"échec total".
L'intersyndicale (CGT, FO, CFTC, CFE-CGC) qui a multiplié en janvier les opérations de blocages, se réunira mercredi à 18 heures, en présence de la CFDT Transports, syndicat majoritaire, qui jusqu'à présent faisait cavalier seul. Les syndicats privilégient pour l'instant une réponse plus "politique", plutôt que des actions sur le terrain, selon M. Douine."On va aller dans le sens d'un blocage systématique des négociations sociales dans toutes les branches du transport", a averti le responsable CFTC.
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Pas de grève envisagée, mais une réponse "plus politique". Avant la reprise des négociations lundi, la CFDT Transports avait menacé en cas d'échec de ne pas signer d'accord sur la formation professionnelle. Les entreprises du secteur seraient alors privées d'une manne financière conséquente, selon elle. Syndicats et patronat s'étaient retrouvés lundi en début d'après-midi à la Direction Générale du Travail à Paris pour boucler un cycle de négociations annuelles obligatoires (NAO) marqué, depuis son lancement début novembre, par de fortes tensions entre partenaires sociaux.