IL PARLE - Le président russe s'exprimait pour la première fois depuis le début de la crise du rouble.
Il ne s'était pas exprimé depuis le début de la crise du rouble, qui a explosé lundi. Vladimir Poutine a estimé jeudi que la Russie, qui traverse sa plus sévère crise monétaire depuis 1998, renouerait avec la croissance dans deux ans dans le pire des cas.
Une sortie de crise est "inévitable", en premier lieu parce que l'économie mondiale continue de croître, a expliqué le président russe en ouvrant sa conférence de presse annuelle devant plus d'un millier de journalistes, jugeant "adéquates" les mesures prises par le gouvernement et la banque centrale face à la crise.
Les causes de la chute. Le rouble a perdu près de 60% en un an, et la chute s'est accélérée ces derniers jours, notamment lundi et mardi. L'euro dépasse ainsi le seuil inédit de 100 roubles et le dollar celui de 80 roubles. Les raisons majeures sont d'ordre international : le prix du baril de pétrole, dont dépend grandement l'économie en Russie, s'est effondré à 55 euros, contre plus du double l'été dernier. Ajoutez à cela les sanctions économiques internationales contre le conflit en Ukraine, et vous avez une récession de -0,8% attendue pour 2015, après plusieurs années de croissance.
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Or, plus une économie va mal, plus sa monnaie chute. Les investisseurs, qui ne veulent plus acheter de produits en roubles, s'en détournent. Et les populations préfèrent faire des économies en dollars ou en euros. Dans le cas du rouble, la panique s'est accentuée ces derniers jours. D'où l'accélération de la dégringolade.
Des "partenaires"... qu'il faut battre. Le président russe l'a promis, "on va retrouver la croissance. On va tout faire pour diversifier notre économie". Et il n'a pas manqué d'égratigner ceux qui l'ont sanctionné pour le conflit ukrainien, qu'il continue pourtant d'appeler... "partenaires". "Nos partenaires (US) croient qu'ils ont remporté la victoire", a-t-il déclaré. Vladimir Poutine a par ailleurs accusé les Occidentaux de créer un nouveau "Mur" en Europe et de se comporter comme un "empire" qui veut "faire marcher au pas ses vassaux".
"Il s'agit d'un mur virtuel, mais il commence déjà à être construit", a déclaré le chef de l'Etat russe interrogé sur le climat de confrontation entre Russes et Occidentaux. "Le bouclier antimissile près de nos frontières, ce n'est pas un mur ? Nos partenaires ont décidé qu'ils étaient les vainqueurs, qu'ils étaient désormais un empire et que les autres étaient des vassaux qu'il faut faire marcher au pas", a-t-il martelé.