Le chiffre. Mardi, dans un texte publié au Journal Officiel relevé par Les Echos, le ministère des Transports a levé le voile sur l'ampleur de la fraude dans les deux réseaux de transports publics. Le chiffre est conséquent : les deux entreprises perdent chaque année 400 millions d'euros du fait des resquilleurs. Explications.
Autant que le résultat annuel de la SNCF. Selon le ministre Frédéric Cuvillier, l'impact est très significatif. 300 millions d'euros échappent ainsi à la SNCF, soit presque autant que son résultat net annuel (383 millions d'euros l'an dernier). Et à la RATP, ce sont également 100 millions d'euros qui ne rentrent pas dans ses caisses du fait de la fraude, soit 5 % des passagers qui ne payent pas au moment d'emprunter le métro, le bus ou le RER.
>> A LIRE AUSSI : Ce que vous ne savez pas sur la RATP
Pas d'effet crise. Toutefois, note le ministère des transports, il n'y a pas eu d'effet crise ces dernières années. Alors qu'on aurait pu anticiper une hausse du nombre de passagers voyageant sans titre de transport ces dernières années, il n'en est rien : à en croire le texte publié au J. O., "ce chiffre est relativement stable d'une année sur l'autre".
Ces zones où l'on fraude le plus. La fraude n'est pas égale sur tout le territoire. A la RATP, on a ainsi identifié 140 "points prioritaires" concentrant le plus de fraudeurs. Ceux-ci sont essentiellement concentrés dans le nord, l'est et le sud-est. Des zones prioritaires où les contrôleurs se rendent quotidiennement pour intercepter les resquilleurs. A la SNCF, la fraude serait plus importante en région Provence-Alpes-Côte d'Azur que dans les autres régions, confie un expert aux Echos. Par ailleurs, la régie note que le taux de fraude dans les bus et les tramways est deux fois supérieur à celui du métro et du RER.
>> A LIRE AUSSI : Plus de contrôles à quai à la SNCF
Des milliers de contrôleurs. Pour tenter d'intercepter les voyageurs qui ne sont pas en règle, les deux entreprises investissent donc lourdement. A la SNCF, pas moins de 10.000 contrôleurs vérifient que les passagers payent bien leurs titres de transport, tandis que les équipes du service de sécurité de l'entreprise multiplient les interventions. Au total, ce dispositif coûte chaque année 95 millions à l'entreprise ferroviaire. La RATP, de son côté, passe chaque jour au peigne fin 47 lignes de bus et tramways, 46 gares et 47 stations de métro.