Victimes de vols de câbles à répétition, la SNCF et Réseau Ferré de France (RFF) ont fait de la lutte contre ce pillage leur priorité et commencent à retrouver espoir. Leur fournisseur, l’entreprise Nexans, vient en effet de mettre au point des câbles qui seront marqués et donc identifiables. Mieux encore, ces antivols sont quasi indestructibles, ce qui doit dissuader les voleurs de ravager son réseau électrique. La SNCF et RFF ont donc conclu un premier contrat pour se doter de ce nouveau câble ferroviaire si spécial.
• Un constat : les vols se multiplient. Totalement anecdotiques il y a quelques années, les vols de câbles se sont multipliés suite à la hausse des prix des matières premières. Le cuivre contenu dans ces câbles attise les convoitises des voleurs, si bien qu’en 2010, la SNCF a recensé 3.350 vols de métaux, soit une hausse de 181,5% par rapport à 2009. Le préjudice pour la seule année 2010 est estimé à 30 millions d'euros.
• Une conséquence : des retards et perturbations. Ces vols coûtent non seulement cher à la SNCF mais provoquent aussi d’importantes perturbations pour le trafic ferroviaire. Ainsi, le trafic des TGV entre Paris et le Sud-Est a été fortement perturbé au début du mois de novembre par une avarie imputée à une tentative de vol de câbles en cuivre. Fin juillet, un seul acte de malveillance similaire a provoqué de nombreux retards, et perturbé le voyage de 60.000 personnes.
• Une solution : une sécurité antivol. La meilleure manière de limiter les vols de câbles, c’est de les rendre identifiables pour empêcher leur revente. Le groupe Nexans, numéro deux mondial du câble, a donc trouvé une solution : insérer dans ses câbles un ruban qui sera marqué et très difficile à retirer. "En général, lorsqu'un câble est volé, son isolant, qui pourrait permettre d'en identifier le propriétaire, est brûlé et seul subsiste le conducteur en cuivre. La solution Nexans CORE-TAG emploie une bande de cuivre résistant au feu et intégrée au conducteur central", a précisé Nexans. De quoi dissuader les ferrailleurs d’acheter des câbles volés puisqu’ils sont censés refuser toute marchandise leur semblant douteuse.
• Ce qui était fait jusqu’à présent. Début 2011, la SNCF avait déjà tenté de résoudre cette épidémie de vols en concoctant un plan de sécurisation. Le marquage des câbles était déjà à l’étude mais la SNCF avait commencé par signer un partenariat avec la gendarmerie pour que ces derniers surveillent en hélicoptère les zones les plus sensibles. Une menace qui n’a pas dissuadé les voleurs et poussé la compagnie ferroviaire à trouver de nouvelles solutions.