SNCF : des petits prix pour sauver ses Intercités

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Noémi Marois avec AFP
ÉCONOMIE - Pour remplir des rames souvent déficitaires, la SNCF va proposer des remises jusqu'à 50% sur ses trains Intercités. 

Quelques jours seulement après avoir annoncé des abonnements illimités sur les iDTGV, la SNCF poursuit son opération de reconquête du public. Alors que le covoiturage se développe et que les autocars vont prochainement êre libéralisés, la SCNF va cette fois-ci proposer des rabais sur ses Intercités à partir du 31 mars. En 2014, 31 millions de personnes ont voyagé à bord de ces rames sur 34 lignes. 

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"Happy Hour". La remise sur les billets Intercités, qui ouvrira 5 à 2 jours avant le départ d'un train, pourra aller jusqu'à 50%. "L'offre est disponible sur l'ensemble des dessertes Intercités, avec deux trains par jour et par sens (soit quatre trains par ligne et par jour)", détaille un communiqué de presse. Bémol cependant, l'offre ne portera que sur certains horaires de départ, concernera des trajets longs et ne sera accessible que par internet. En tout, la SNCF prévoit de vendre 700.000 billets à prix réduits en 2015. 

Les trains Intercités, anciennement Corail pour certains, pourront donc être accessible à moitié prix. Par exemple, un Paris-Clermont-Ferrand, au départ à 9 heures en semaine, passera de 47 euros à 25 euros. 

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Et un Paris-Bordeaux à 15 euros. Enfin, la SNCF, dans une offre dite "100% éco", va proposer des billets allant de 15 à 35 euros sur ses trajets du week-end entre Paris et Bordeaux. Sur cette ligne, l'objectif est de "diminuer au maximum les coûts de production", a expliqué Jean Ghedira, le directeur d'Intercités. Une version ferroviaire du low-cost en quelque sorte avec une vente sur internet seulement et l'utilisation de trains fonctionnant en banlieue parisienne la semaine et inutilisés le week-end. 

Des Intercités largement déficitaires. Si la SNCF casse ses prix, c'est pour remplir ses trains. Les Intercités sont en effet occupés à 50% seulement en moyenne, contre 75% pour les TGV. La branche est par conséquent déficitaire avec un chiffre d'affaire de 1 milliard d'euros mais un déficit de 320 millions d'euros, supporté en grande partie par la SNCF.

"Toutes nos lignes, sauf une (celle de Paris-Toulouse), sont déficitaires", explique Jean Ghedira, le directeur d'Intercités, "les pertes les plus lourdes proviennent de nos trains de nuit". "L'objectif est de parvenir à l'équilibre", reconnaît-il. 

Des élus et experts planchent depuis fin 2014 sur l'avenir de ces trains, de leur rôle entre TER et TGV, à l'heure où le renouvellement du matériel se fait pressant, et où le modèle économique est mis en question. D'ici la fin de l'année 2015, la SNCF prévoit ainsi de revoir de fond en comble son réseau Intercités.
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