Ce n’est pas parce que la ligne A du RER est la plus fréquentée de France, avec 1,2 million de voyageurs quotidiens, qu’elle est la mieux gérée. Cette ligne a au contraire tendance à accumuler retards, incidents et autres grèves, si bien qu’un collectif d’usagers s’est mis en tête de lancer une class action contre les gestionnaires de cette ligne, en l’occurrence la SNCF, la RATP et le Stif. Objectif : faire reconnaitre par la justice les manquements de la compagnie ferroviaire pour l’obliger à améliorer son service.
Une class action pour se faire entendre. Le "Collectif des usagers du RER A" en a marre et il tient à le faire savoir. Considérant que les trains du RER A ont tendance à arriver moins souvent à l’heure que les autres, ces voyageurs en colère n’ont cessé de tirer la sonnette d’alarme en interpellant la SNCF, la RATP, le Stif mais aussi les médias.
Estimant que le message n’est toujours pas passé, ce collectif a décidé de franchir un palier en profitant d’une nouvelle possibilité : les class action, ces actions groupées qui permettent à des consommateurs d’engager une procédure en justice pour poursuivre ensemble une entreprise afin de faire réparer des "dommages matériels subis à l’occasion d’un acte de consommation".
Mais qui nécessite le soutien d’une association de consommateurs. Pour éviter une judiciarisation excessive, la loi Hamon a cependant encadré les class action : elles ne peuvent être engagées qu’avec le soutien d’une des 16 associations de consommateurs agréées. Le "Collectif des usagers du RER A" s’est donc tourné vers l’UFC Que Choisir, arguments à l’appui : 84,8% des RER sont arrivés à l’heure en décembre. Mais la ponctualité est encore moins bonne sur certaines branches de la ligne : 66,2% sur la branche Cergy et 69,2% sur la branche Poissy.
Au-delà du désagrément quotidien, certains usages auraient même perdu leur emploi, à en croire le président du collectif, Jean-Louis Roura. "Aujourd’hui, on a beaucoup de témoignages de personnes qui ont perdu leur emploi à cause des retards. D’autres ont anticipé leur départ à la retraite car la situation n’était plus supportable. Pour nous, c’est chiffrable", a-t-il assuré mardi sur RTL. Reste à pouvoir prouver et chiffrer ce préjudice pour pouvoir saisir la justice.
Des preuves visiblement encore insuffisantes pour convaincre l’UFC Que Choisir d’appuyer ce collectif : sur son compte Twitter, l’association a affirmé ne pas pouvoir soutenir cette class action, avant de préciser qu’elle avait pris rendez-vous avec les usagers en colère.
#RERA pas de réponse positive au collectif, ni d’action de groupe engagée #STIF#RATP#QML— UFC-Que Choisir (@UFCquechoisir) 3 Mars 2015
#RERA : une demande de rencontre a été faite auprès du collectif pour étudier le dossier et les possibilités d'action #STIF#RATP#QML— UFC-Que Choisir (@UFCquechoisir) 3 Mars 2015