Les lignes TGV Nord et reliant Le Mans à Paris vont connaître mardi un mouvement de grève sans précédent, mais cette fois-ci, ce ne sont pas les employés de la SNCF qui protestent. Plusieurs groupes d’usagers excédés par les retards quasi systématiques de trains ont en effet décidé de lancer "une grève symbolique de présentation des billets" pour exiger une meilleure considération de la part de la SNCF.
Cette grève a été initiée lundi par les usages de la ligne Angers-Le Mans-Paris, mais ils ont été rejoints mardi par de nouveaux grévistes. Dans le Nord-Pas-de-Calais, quelque 50 abonnés des lignes reliant Arras, Douai, Dunkerque et Lille à l'Ile-de-France ont rallié le mouvement mardi, a indiqué un porte-parole, Christophe Verger-Lecoq.
Refus de présenter son billet
Lancé au début de l'année sur la ligne Angers-Le Mans-Paris, ce mouvement voit quelque 200 usagers quotidiens de cette ligne TGV refuser de présenter leurs titres de transport et arborer des badges "Abonnés en grève".
"Nous demandons un geste commercial pour tous les retards et annulations subis, le respect des horaires, des forfaits plus adaptés et un gel des hausses de tarifs", a résumé lundi Pascal Mignot, l'un des initiateurs, soulignant que ces contretemps étaient "très préjudiciables en termes de carrière". Sur la ligne Tours-Paris, M. Charretier a chiffré à "42 heures en moyenne par abonné les retards subis en 2010". Par ailleurs, certains trains entre la région parisienne et Lille ne s'arrêteront plus aux gares d'Arras et de Douai (Nord), à partir du 4 avril, allongeant un temps de parcours de 50 minutes à deux voire trois heures.
“Un train à l’heure, cela relève du miracle“
“Cela a des conséquences lourdes pour la vie des usagers, du genre des menaces de sanction disciplinaire, des menaces de licenciement“, explique Sébastien François, un abonné des grandes lignes.
“Un train à l’heure, cela relève du miracle“, ironise-t-il :
Le mouvement fait des émules
Ces collectifs d'abonnés doivent se retrouver en début de semaine prochaine pour se constituer en fédération et espèrent être rejoints par les usagers des lignes Paris-Lyon et Paris-Reims, ont indiqué les porte-parole. En attendant, côté belge, 300 abonnés de la ligne Bruxelles-Lille observeront eux aussi le mouvement de "grève", a indiqué Christophe Verger-Lecoq.
Vendredi, le président de la SNCF, Guillaume Pépy, a reconnu que la SNCF connaissait "une crise de croissance" et a promis un "plan d'urgence" pour une douzaine de lignes sensibles.