La nouvelle est bonne mais pas excellente. Selon la 12ème édition de Baromêtre Expectra, les cadres ont gagné en moyenne 0,9% de plus en 2014. C’est plus qu’en 2013 (+0,5%) mais cela reste modeste par rapport à d’autres éditions (+2,9% en 2011 et +2,4% en 2012). Expectra, société de travail temporaire, numéro 1 du recrutement des cadres et agents de maîtrise, s’est basée sur 68.800 bulletins de payes pour arriver à ce résultat.
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Les Ressources Humaines, la filière gagnante. Alors qu’elle avait bénéficié en 2013 d’une faible hausse (+0,2%), la filière RH observe en 2014 une augmentation moyenne de 1,51% de salaire.
Cette première place s’explique par un climat social agité où les RH ont un rôle clef à jouer. Les entreprises faisant face à des difficultés financières, ont parfois à renégocier certains accords. Il a fallu aussi mettre en place certaines réformes comme celle de la sécurisation de l’emploi (juin 2013) ou celle relative à la formation professionnelle (mars 2014). Dans un tel contexte, les entre prises ont eu besoin de personnel en RH très compétent, ce qui a tiré les salaires vers le haut.
Dans l’ordre, les autres filières bénéficiant d’une hausse sont le commercial et le marketing (+1,29%), l'ingénierie et les industries (+0,86%), la comptabilité et la finance (+0,82%) et l'informatique et les télécoms (0,7%).
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Par métier, le chef de produit arrive premier. Avec une hausse moyenne de 5,6% par rapport à 2013, le chef de produit est le cadre qui s’est le plus "enrichi" en 2014. Selon Expectra, c’est "la conséquence d’une exigence plus forte en termes d’expérience, et de compétences" : expérience de 5 à 6 ans, très bonne maîtrise d’un secteur d’activité, de l’anglais et d’outils informatiques.
Les raisons d’une hausse modeste. La raison est simple, les cadres comme la majorité des Français, souffrent de la conjoncture économique. La croissance a été nulle en France durant les deux premiers trimestres de 2014, ce qui incite les employeurs à jouer "la carte de la modération salariale" selon Expectra.
Le chômage élevé amoindrit le pouvoir de négociation salariale auprès des employeurs. Pour faire simple, le patron peut dire à son cadre : "acceptez le salaire que je vous donne. Si non, sachez qu’ il y en a 10 autres à Pôle emploi qui sont prêts à prendre votre place".
Enfin, la faible inflation si elle peut être une bonne nouvelle à court terme pour le pouvoir d’achat, est néfaste pour l’évolution des salaires sur lesquels l’inflation se répercute en partie.
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