Qui est riche, pauvre ? Les femmes sont-elles encore et toujours lésées sur les salaires à poste similaire ? L'étude publiée mercredi par l'Insee sur les emplois et salaires donnent une vision précise de la situation salariale en France. Les écarts se creusent et l'augmentation du Smic, qui pourrait intervenir en juillet pour la seconde fois de l'année, ne suffira pas à améliorer la condition des petits revenus.
A partir de quand est-on riche ?
Les 6,5 millions, soit 10 %, de Français aux revenus les plus élevés perçoivent plus de 2.960 euros nets par mois. Des revenus aisés auxquels il faut ajouter, dans la majorité des cas, un patrimoine plus important que la moyenne. 20 % des propriétaires d’une ou plusieurs résidences et 20 % des Français qui ont plusieurs livrets d’épargne se situent dans cette fourchette. A l’inverse, seuls 3 % de ceux qui n’ont aucun patrimoine gagnent plus de 2.960 euros nets par mois.
Et à partir de quand est-on considéré comme pauvre ?
Il existe plusieurs éléments de mesure, donc au moins deux réponses. Si l’on se fie à l’Insee, on est considéré comme pauvre si l’on gagne moins de 50% du salaire médian (1580 euros nets), soit 790 euros net. C’est 60% pour l’Union européenne (948 euros). Les 6,5 millions de Français qui gagnent moins de 876 euros nets sont donc proches de cette catégorie. L’évolution de la situation salariale globale est une des causes. Près de 10 % des salariés sont aujourd’hui en CDD (5 % en 1980), pour 86,9% de CDI.
La situation a-t-elle évolué pour les plus bas revenus ?
L’étude de l’Insee montre en effet une évolution. L’écart des salaires des plus modestes s’est resserré, dû à une stimulation des hausses successives du Smic. Aujourd’hui fixé à 9 euros bruts de l’heure, soit 1.365 euros bruts par mois, le salaire minimum interprofessionnel de croissance joue un véritable rôle dans l’évolution des salaires. Désormais effectué au 1er janvier, la hausse du Smic pourrait également subir une nouvelle augmentation exceptionnelle cet été pour prendre en compte le niveau élevé de l’inflation. C’est en tout cas ce qu’a déclaré la ministre de l’Economie Christine Lagarde.
Les femmes gagnent-elles encore moins que les hommes ?
Hélas, l’écart entre les salaires hommes/femmes reste d’actualité. D’après les derniers chiffres publiés, une femme gagne en moyenne 20% de moins qu’un homme, soit le taux atteint en 1994 après une réduction majeure en 40 ans (de 35 % à 20 %, de 1951 à 1994). Les femmes cadres sont les moins bien loties avec 22% de moins que leur semblable masculin.
Les patrons gagnent encore plus d’argent ?
Oui, autre enseignement de l’étude de l’Insee, les très hauts revenus ont augmenté. L’ensemble du décile le mieux loti perçoit 2% de hausse de ses revenus entre 2004 et 2008. Mais les disparités existent aussi dans cette catégorie. Les 1% des Français les mieux payés ont connu une explosion de leurs revenus (9,6%) entre 2004 et 2008.