"Si on est trop dur, on plombe la reprise. Et si on ne fait pas assez, on est laxiste. 21 milliards, c'est le bon calibrage. C'est un budget sérieux." Invité mercredi d'Europe1 soir, le ministre des Finances s'est employé à faire le service après-vente du Budget 2015, présenté le matin.
Croissance : "il faut aller plus loin". D'un côté, ce Budget prévoit un tour de vis conséquent : 21 milliards d'économies pour l'an prochain, 50 milliards sur trois ans. Certaines charges vont également augmenter, comme la taxe sur le gazole (+deux centimes par litre) ou la redevance TV (+ 3 euros). Mais d'un autre côté, certains cadeaux sont faits aux ménages et aux entreprises : 3,2 milliards de baisses d'impôts, baisses de la C3S, taxe pesant sur les entreprises, élargissement du CICE...
Résultat : le gouvernement a repoussé à 2017 l'objectif européen de réduire le déficit public à moins de 3% du PIB. "L'activité des entreprises n'augmente pas suffisamment. Il faut aller plus loin en termes de croissance. Cela passe par des politiques budgétaires" pas trop laxistes, s'est expliqué Miche Sapin.
1% : "une hypothèse extrêmement réaliste". Pour son Budget, l'exécutif se base sur une prévision de 1%. Or, cette "prévision paraît optimiste. Elle suppose un redémarrage rapide et durable de l'activité que n'annoncent pas les derniers indicateurs. Le scénario du gouvernement présente plusieurs fragilités, touchant au dynamisme international et à la demande intérieure", a taclé le Haut conseil des Finances publiques mercredi. "C'est très difficile une prévision. Mais c'est une hypothèse extrêmement réaliste", rétorque Michel Sapin mercredi.
"Il n'y aura pas de hausse d'impôt sur le revenu". Pour ne pas trop étouffer la croissance et le pouvoir d'achat des ménages, le gouvernement a confirmé mercredi une mesure : la suppression de la première tranche du barème de l'impôt sur le revenu (ce qui signifie que cet impôt devrait baisser pour six millions de personnes, nldr). Et Michel Sapin le répète mercredi sur Europe1 : "l'impôt sur le revenu ne va pas, du tout, augmenter pour les autres. Dans ce budget, et c'est la première fois depuis cinq ans, il n'y a pas d'augmentation de l'impôt sur le revenu".