Sapin : nationaliser, "ce n'est pas un dogme"

© EUROPE 1
  • Copié
Sophie Amsili , modifié à
Le ministre du Travail a assuré que l'Etat agissait avec "pragmatisme" pour sauver Florange.

Un "outil" utilisé avec pragmatisme, "pas un dogme". Invité sur Europe 1, le ministre du Travail Michel Sapin a réfuté vendredi soir tout "dogmatisme" de l'exécutif au sujet d'une nationalisation du site de Florange qu'ArcelorMittal veut partiellement fermer."Il y avait plusieurs solutions sur la table. Il est indispensable que cet outil - car c'est un outil, ce n'est pas un dogme - d'une appropriation par l'Etat de manière ponctuelle et limitée dans le temps soit expertisé et mis sur la table", a-t-il répété.

Depuis que le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a évoqué une "nationalisation temporaire" de Florange, les salariés de plusieurs autres entreprises en difficulté ont déjà demandé à entrer dans le giron de l'Etat. Michel Sapin a refusé tout systématisme et préfère parler de "pragmatisme". "Nous ne sommes pas dans une vision dogmatique, il ne s'agit pas de considérer que, dès qu'il y a un problème, on va se tourner vers la nationalisation. Nous sommes contre la nationalisation des pertes et (...) la privatisation des profits", a ironisé le ministre.

"Il s'agit d'être pragmatique, a-t-il poursuivi. La possibilité est ouverte que l'Etat soit au capital (…). C'est comme ça qu'ont fait les gouvernements britanniques et américains. C'est ce qui a été fait en France au cours de ces dix dernières années." 

Des négociations "tendues"

L'avenir du site de Florange est toujours en cours de discussions entre l'Etat et le groupe ArcelorMittal. Le délai pour trouver un repreneur, qui devait expirer vendredi soir, a en effet été prolongé. Evoquant des négociations "fermes", "difficiles" et "tendues", Michel Sapin a cependant démenti toute difficulté de dernière minute. "Je ne sais pas combien de temps cela durera mais les négociations sont en cours." D'après Le Monde, l'objectif serait probablement de trouver une "troisième voie", entre la nationalisation et la fermeture pure et simple des hauts-fourneaux.

"Matignon (...) aurait proposé à Lakshmi Mittal [PDG d'ArcelorMittal, ndlr] que la fermeture des hauts fourneaux s'accompagne de la création d'une nouvelle ligne de transformation dans la phase dite 'à froid' du site", écrit le quotidien. Cette solution, difficile à faire à accepter à Mittal car le marché de l'acier tourne au ralenti, permettrait de reclasser les 630 salariés dont les postes sont appelés à disparaître.