INTERVIEW E1. "Le prix hors taxe du diesel est le même que celui de l'essence. Si on change les taxes, il est possible de mettre les deux au même prix", a confirmé lundi matin sur Europe1 Jean-Louis Schilansky, le président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip), pour qui cette différence de taxe crée un déséquilibre en faveur du diesel. Pas moins de 60% du parc automobile français roule en effet au diesel ainsi que 80% des nouvelles immatriculations
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"Ce déséquilibre est très mauvais. Il faut harmoniser ces taxes. On est amené à importer 50% de la demande française de diesel, 18 millions de tonnes de gazole viennent de l'étranger. Et de l'autre côté, on est en excédent de production d'essence", regrette-t-il. En clair, une consommation excessive de diesel n'avantage pas les raffineries françaises, équipées surtout pour produire de l'essence. "Augmenter le prix du diesel est impopulaire", reconnaît-il toutefois. Son organisation propose ainsi d'augmenter un peu les taxes sur le diesel, et de baisser un peu celui de l'essence, afin d'harmoniser les prix.
Selon Jean-Louis Schilansky, le chiffre de 40.000 morts par an à cause du diesel "est excessif", d'autant que les "nouvelles voitures diesel éliminent quasiment toutes les particules" fines nocives. Il soutient ainsi l'idée défendue par Arnaud Montebourg dimanche, visant à inciter les Français à se débarrasser de véhicules anciens pour en acheter des neufs.