Près de trois mois après le début de la sécheresse, le gouvernement français a lancé mardi le processus d’indemnisation des agriculteurs affectés par les fortes chaleurs dans le cadre du fonds national de garantie des calamités agricoles. L’annonce a été faite par le ministre français de l’Agriculture à la suite d’une réunion avec les représentants des organisations agricoles ainsi que des producteurs, des industriels et des distributeurs des filières animales.
"La situation est grave pour les paysans français. Nous allons voulu agir rapidement et massivement", a expliqué le ministre. Et ce, avant d’ajouter que la sécheresse affecte désormais tout le territoire français.
Les indemnisations financières
Côté indemnisations, les premiers arrêtés du fonds de garantie des calamités agricoles seront pris à partir du 12 juillet pour une indemnisation à partir du 15 septembre et le montant global sera de plusieurs centaines de millions d'euros. "Penser qu'on s'en sortirait à 80 ou 100 millions d'euros serait naïf", a ajouté Bruno Le Maire.
Et il a, une nouvelle fois, exclu un impôt sécheresse comme en 1976. "Je ne suis pas favorable à un impôt sécheresse. Je pense qu'on peut faire jouer les mécanismes de solidarité, qui au lieu de taxer une nouvelle fois le contribuable français repose sur les banques, les assurances, les professionnels, l'Union Européenne : tous les mécanismes que je suis en train de débloquer aujourd'hui", a expliqué le ministre. Même si, a-t-il reconnu, "c'est plus compliqué, ça demande plus de travail, mais il me semble que c'est plus juste".
Le Crédit agricole va mettre 700 millions d’euros d'euros de prêts de trésorerie à la disposition des éleveurs, a par ailleurs indiqué le ministre de l’Agriculture.
Un plan transport imminent
Autre décision prise : donner la priorité au transport ferroviaire pour le fourrage destiné aux éleveurs. Un vaste plan "commence probablement d'ici 15 jours et cela se fera tout l'été", a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet, la ministre de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, invitée mardi soir sur Europe 1.
"Il va falloir organiser la solidarité, c'est plusieurs dizaines de milliers de tonnes de paille et de fourrage, peut-être 100.000, qu'il va falloir transporter", a-t-elle précisé, avant d'expliquer que "cela s'organise avec Réseau Ferré de France et la SNCF pour préparer des trains", a détaillé la ministre. Les assureurs ont aussi accepté d'étendre la garantie de responsabilité pour le transport, la manipulation et le stockage des pailles.
La France vit le printemps le plus chaud depuis au moins 1900, selon Météo France. Plus de la moitié des départements font l'objet d'un arrêté préfectoral limitant l'usage de l'eau.