L’INFO. Environ sept milliards d’euros investis, trois co-entreprises créées et la sécurisation du travail en France et en Allemagne pendant trois ans : voilà l’offre combinée de Siemens et Mitsubishi pour le rachat d’une partie des activités Energie d’Alstom. L’alliance des deux marques a pour objectif direct de venir concurrencer celle faite par l’Américain General Electric, qui semble pour l’instant tenir la corde.
La participation de Siemens. L’entreprise allemande veut racheter les activités turbines à gaz de l’entreprise française pour 3,9 milliards d’euros. A côté de cela, Siemens promet de maintenir l’emploi en France et en Allemagne pour les trois prochaines années si l’offre est acceptée.
Outre la garantie sur les emplois de la part de Siemens sur l’activité turbines à gaz, l’alliance entre les deux entreprises permettrait la création de plus de 1.000 postes en France selon les deux groupes.
La participation de Mitsubishi. De son côté, l’allié japonais de Siemens promet d’injecter 3,1 milliards d’euros dans l’entreprise française. Elle devrait également rentrer à hauteur de 10% dans le capital d’Alstom en rachetant des parts qui appartiennent actuellement à Bouygues.
Mitsubishi propose également de créer trois co-entreprises avec la Française dans les secteurs de la vapeur et du nucléaire, des réseaux intelligents (grid) et des turbines hydrauliques.
Contrer General Electric. Après plusieurs semaines de suspense sur ses intentions véritables, Siemens a donc préféré s'allier avec un partenaire japonais, et ne propose de ne racheter qu'une petite partie de l'activité d'Alstom.
Mais en mettant en avant le maintien de l'emploi et une alliance avec Alstom, plutôt qu'un rachat pur et simple, Siemens et MHI espèrent pouvoir contrer, surtout au regard du gouvernement français, l'offre de General Electric, qui a mis 12,35 milliards d'euros sur la table et a les faveurs de la direction d'Alstom.
Promesse pour le Transport. Pour l'heure, l'activité ferroviaire de Siemens n'entre pas dans la transaction, contrairement à ce qu'envisageait une proposition préliminaire en avril. Toutefois Siemens se dit prêt, une fois les opérations concernant l'activité énergie bouclées, à "discuter (...) de solutions pour créer un champion européen solide" dans le domaine de la mobilité et serait "prêt alors à devenir un actionnaire de long terme dans une activité transport combinée".
>> A LIRE AUSSI - Alstom : la branche Transport survivra-t-elle seule ?
Les patrons de Siemens, Joe Kaeser, et de MHI, Shunichi Miyanaga, présenteront mardi matin leur projet pour Alstom au président français, François Hollande, avant d'être auditionnés en fin d'après-midi devant l'Assemblée nationale.
RACHAT - Alstom : Hollande va recevoir Siemens et Mitsubishi
CONTRE PROPOSITION - Rachat d'Alstom : Siemens s'associe à Mitsubishi
LES FAITS - Alstom : GE discute avec des Français pour la reprise de la filière Energie
ZOOM - Alstom : la branche Transport survivra-t-elle seule ?