Sucrer les bonus des banquiers, c'est de la torture ?

Selon la Banque centrale d'Angleterre, supprimer les bonus des banquiers risque d'engendrer un problème plutôt inattendu : une atteinte aux droits de l'Homme.
Selon la Banque centrale d'Angleterre, supprimer les bonus des banquiers risque d'engendrer un problème plutôt inattendu : une atteinte aux droits de l'Homme. © Reuters
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La Banque d'Angleterre se pose (sérieusement) la question de savoir si c'est contraire aux droits de l’Homme.

L'objet du débat. Supprimer les bonus compris dans les rémunérations des entreprises peut porter un sacré coup à de nombreux portefeuilles. Pour certains banquiers parmi les plus puissants, cela peut même représenter des millions de pertes. Mais, selon la Banque centrale d'Angleterre, cela risque également d'engendrer un autre problème beaucoup plus inattendu : une atteinte aux droits de l'Homme, comme le racontait lundi TheGuardian.

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Le rapport polémique. Les autorités de régulation financière outre-Manche étudient en ce moment un rapport parlementaire sur la refonte du système. L'une des recommandations de ce document préconise d'interdire les versements des bonus dans un établissement bancaire ayant reçu une aide financière de l'État. Mais la Bank of England, qui chapeaute la régulation, risque de peser de tout son poids pour bloquer cette recommandation. Elle a, en effet, lancé de son côté une très sérieuse étude pour vérifier si ce projet était bien en conformité avec les textes européens des droits de l'homme.

Zéro argument pour le défendre. Dans un communique de 19 pages, la Banque centrale explique que l'hypothèse d'une entorse aux droits de l'Homme est  bien envisagée. Mais elle ne donne strictement aucun argument. Contactée par plusieurs médias britanniques et étrangers, elle ne s'est pas épanchée davantage mercredi. "Interdire le versement de ces bonus équivaudrait en tout cas à enlever à ces salariés de l'argent qu'ils sont censés avoir légitimement gagné", avance pour sa part La Tribune, en guise d'explication. De là à comparer ça à de la torture, de la censure ou de l'atteinte à la liberté… Il reste un monde que l'institution devra éclaircir.

Des régulations mais pas de sanctions. Ce n'est pas la première fois que les autorités s'opposent à la suppression des bonus en Grande-Bretagne. Comme le rapportait récemment la version britannique du Huffington Post, le chancelier de l'Échiquier George Osborne (le ministre chargé des finances) s'est également  opposé à un projet similaire, proposé par l'Union européenne. Pourtant, les responsables politiques et les régulateurs du secteur avaient fait preuve d'ouverture ces derniers temps, acceptant notamment un accroissement de la concurrence et un contrôle accru de la nomination de dirigeants. Dès qu'il est question d'argent, par contre…