C'est une initiative qui doit faire rêver plus d'un pays européen : la Suisse votera par référendum le 18 mai prochain l'instauration d'un salaire minimum à... 3.240 euros, soit 4.000 francs suisses. Cette "initiative populaire" est à mettre sur le compte de la gauche locale et de l'Union syndicale suisse (USS), qui souhaitent ainsi mieux redistribuer "la richesse de la Suisse (...) injustement répartie", selon le communiqué de l'USS.
"C'est la nouvelle jauge". Avec l'instauration d'un salaire minimum à 18 euros de l'heure - 3.240 euros par mois - l'Union syndicale veut "permettre à 330.000 travailleurs et travailleuses de mieux boucler le mois", détaille le communiqué. "Tout le monde en profitera : les patrons qui rétribuent correctement leur personnel n’auront plus à craindre une concurrence déloyale, les contribuables ne devront plus payer l’addition à travers le financement de l’aide sociale et les personnes concernées vivront mieux. Cela créera du pouvoir d’achat, de nouveaux emplois et plus de dignité au travail", est-il encore écrit.
Droite et patrons y sont fermement opposés. Parti vers une issue favorable, ce référendum semble aujourd'hui indécis. Les patrons et la droite ont lancé une campagne dénonçant l'instauration de ce "salaire minimum le plus élevé du monde", qui "nuirait à notre succès". La Suisse connaît un taux de chômage de 3,3% et un salaire médian de 4.845 euros selon Le Point, qui s'appuie sur des chiffres de 2010. A titre de comparaison, la France connaît actuellement un chômage autour de 10% et un salaire minimum de 1.445 euros bruts, soit 9,53 euros de l'heure.