Surcouf aura tout tenté pour rester à flot, en vain : déjà en redressement judiciaire, le groupe de distribution high-tech n'a pas réussi à vendre rapidement ses locaux pour engranger quelques liquidités. Résultat, Surcouf est tout simplement à vendre.
La "dégradation du chiffre d'affaires, [affectant] directement la trésorerie, additionnée à la non-réalisation des cessions partielles, nécessite de mettre en place une procédure de cession totale de l'entreprise, validée par le tribunal de commerce ce mercredi", a ainsi annoncé mercredi l'entreprise, propriété de Hugues Mulliez (issu de la famille détenant notamment les hypermarchés Auchan).
Vendre les locaux, dernier espoir douché
Le groupe Surcouf a accumulé les mauvaises performances ces dernières années, concurrencé par de nouveaux venus dans le e-commerce. Résultat, il avait affiché en 2010 une perte nette de 20 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 160 millions d'euros, conduisant à la mise en œuvre d'un plan social et à la fermeture de deux de ses magasins.
Placé en redressement judiciaire fin février afin de gagner du temps et de trouver une solution, Surcouf espérait récupérer de l'argent de la vente de ses locaux, situés à Paris, Bordeaux et Lille. Mais "malgré de nombreux contacts et échanges avec de potentiels repreneurs, le délai court imparti et la complexité des cessions de baux n'ont pas permis de répondre à nos attentes notamment en terme de préservation d'emplois", a regretté Hugues Mulliez.
"Nous trouvons cette décision logique"
"Au niveau des syndicats, on a toujours dit, quand on a eu la cessation de paiement et le redressement judiciaire, qu'il valait mieux vendre la totalité. Nous ne sommes pas enchantés, mais nous trouvons cette décision logique", a réagi Olivier Chagnoux, représentant CFE-CGC et secrétaire du comité d'entreprise. "On attend un repreneur qui ait des idées, de l'argent et un management efficace pour faire durer Surcouf", a-t-il ajouté.
Les repreneurs ont jusqu'au 5 juillet pour formuler leurs offres qui seront étudiées le 26 juillet par le tribunal de Commerce de Lille. En 2010, un premier plan social s'était traduit par 179 licenciements. Ils sont aujourd'hui encore 472.