Jean-François Copé a causé un vif embarras dans la majorité, en relançant le débat sur la TVA sociale. Plusieurs ministres et le Premier ministre s’y sont fortement opposés, ce qui n’a pas empêché le secrétaire général de l’UMP d’exposer ses arguments.
Une arme anti-délocalisation
Son idée : transférer le financement de la sécurité sociale du travail vers la consommation. Jean-François Copé y voit un énorme avantage : en réduisant les cotisations sociales, on baisserait fortement le coût du travail. Et pour récolter la même masse d’argent, une petite augmentation de la TVA suffirait.
Pour le secrétaire général de l’UMP, un coût du travail moins élevé, c’est une compétitivité accrue pour les entreprises françaises. Donc de l’emploi. Bref, une arme anti-délocalisation. En outre, en frappant la consommation, on frapperait tous les produits, y compris ceux qui sont fabriqués hors de France. En clair, l’industrie chinoise prendrait sa part, via la TVA, au financement de la protection sociale française.
L’impôt le plus injuste qui soit
Voilà pour le pour. Mais les arguments contre sont tout aussi puissants. Car augmenter la TVA, c’est aussi prendre le risque de freiner la consommation et par ricochet la croissance. Le risque est aussi de relancer l’inflation, car pour compenser la hausse de la TVA, les syndicats ne manqueront pas d’exiger des hausses de salaire.
Enfin, dernière critique, et non des moindres : financer la protection sociale par la TVA, c’est choisir l’impôt le plus injuste qui soit. En effet, rapporté aux revenus, il frappe plus durement les pauvres que les riches.