Nicolas Sarkozy s'apprête à annoncer dimanche une hausse modérée de la CSG et de la TVA, qui serait portée de 19,6% à 21,2% pour abaisser les charges sur le travail. Mais cette "mini-TVA sociale" ne suscite pas l’enthousiasme des économistes, qui pronostiquent des effets incertains voire contre-productifs.
Une annonce guidée par des "considérations électorales"
"Les considérations électorales ont pris le pas sur les considérations économiques", déplore d’emblée Nicolas Bouzou, du cabinet Asterès, avant de faire ses comptes.
L’économiste évalue l'impact des mesures qui pourraient être annoncées dimanche soir par le chef de l'Etat à une bonne douzaine de milliards d'euros. "Ce sont des ordres de grandeur assez faibles alors que l'on parlait d'une quarantaine de milliards d'euros", juge-t-il, avant d’estimer que cette "mini-TVA sociale" n'aura "aucun effet significatif sur la consommation ou le chômage".
Le risque "d’aggraver la récession"
Marc Touati, d’Assya Compagnie financière, est encore plus sévère. "L'augmentation de la TVA va mécaniquement peser sur la consommation qui est déjà extrêmement faible et donc aggraver la récession", redoute-t-il.
Quant à la baisse des charges des entreprises, elle ne pourra avoir d'effet que lorsque la croissance aura redémarré. "En attendant, nous ne verrons que les effets négatifs de ces mesures", assure-t-il.
L'économiste dénonce des mesures "démagogiques et électoralistes" avec d'un côté une hausse de la TVA, "l'impôt le plus inégalitaire qui soit et de l'autre, une hausse de la CSG sur le patrimoine et les placements qui frappe les plus aisés".