La grogne. Les 27.000 débitants de tabac sont en colère et ils le font savoir. Dans leur collimateur : la hausse du prix des cigarettes et du tabac à rouler qui entre en vigueur lundi. Et le rapport Queyranne, remis il y a quelques semaines au gouvernement, qui recommande de revoir à la baisse les aides publiques aux buralistes. En réaction, ces derniers viennent d'entamer une grève administrative : les déclarations de stocks (qu'ils doivent adresser aux Douanes) resteront chez eux tant que le gouvernement ne leur aura pas donné de garanties.
La hausse de trop ? L'affiche est placardée depuis ce matin dans tous les bureaux de tabac avec un slogan en lettres capitales : "Hausse des prix du tabac : vous n'en voulez pas... votre buraliste non-plus !" La hausse, c'est celle qui entre en vigueur aujourd'hui : plus 20 centimes pour le paquet de cigarettes (le paquet le moins cher coûte désormais 6,30 euros) et plus 40 centimes pour le paquet de tabac à rouler. Selon, eux ce n'est pas ça qui va faire reculer la consommation. Seul le marché parallèle (les achats par internet, ceux dans les pays limitrophes et la contrebande) sera gagnant assure-t-il. Un marché qui, selon eux, se développe et représente désormais près d'un quart de la consommation totale de tabac en France.
Le rapport qui fait tousser. La hausse des prix, c'est une chose, mais les buralistes en veulent aussi au rapport Queyranne, remis le 18 juin dernier au gouvernement. Ce docmument préconise une économie de 210 millions d'euros sur les aides versées aux débitants de tabac pour garantir leur présence dans les zones rurales, et compenser la perte d'activité des buralistes frontaliers. Selon eux, la mise en œuvre de cette mesure, mettrait en péril plusieurs milliers de bureaux tabac sur le territoire.