Carlos Ghosn et Mohammed VI sont réunis jeudi, à Tanger, pour inaugurer une nouvelle usine Renault flambant neuve et fortement robotisée d'où sont attendus des véhicules particuliers : des monospaces low cost.
Le patron de Renault et le roi du Maroc ont conclu cet accord qui avantage les deux parties. 6.000 emplois seront créés à terme pour fabriquer 250.000 véhicules par an. Pour Renault, les salaires sont imbattables : 250 euros mensuels, contre 450 en Roumanie et 1.800 en France. D'importants avantages fiscaux ont aussi décidé Carlos Ghosn. Renault sera exonéré de charges pendant deux ans et d'impôt sur les sociétés pendant cinq ans.
Toutes ces économies attendues ont encouragé le groupe automobile à investir 600.000 euros dans cette nouvelle usine, plutôt que d'agrandir le site historique de la Dacia, à Pitesti en Roumanie. Chaque véhicule coûtera 500 euros moins cher à Renault, soit l'équivalent de la marge du constructeur. Cette inauguration intervient trois semaines après l'annonce de résultats de ventes record de Renault en 2011.
Commercialisé à 12.000 euros
Cela va permettre de commercialiser un monospace de 7 places, le Dacia Lodgy, à un prix défiant toute concurrence : environ 12.000 euros, soit deux fois moins que ses concurrents sur ce marché. Les premiers modèles sont attendus au printemps en France.
En effet, 90% de la production marocaine sera destinée à l'exportation, et principalement vers la France. Un constat s'impose : le nombre de voitures produites en France fond d'année en année. Une voiture sur deux était commercialisée en France en 2005 provenait des usines françaises, contre une sur trois en 2011. Autre chiffre : on construit aujourd'hui moins de voitures en France qu'en 1968.
"Pas au détriment de la France"
Face à l'inquiétude manifestée en France, Carlos Ghosn a réagi, jeudi matin. Le patron de Renault a assuré que la délocalisation à Tanger ne se ferait "pas au détriment de la France. Cela vient au contraire ajouter à la charge de travail en France (...) dans nos ingénieries, dans nos usines moteur, au niveau de nos fournisseurs", a-t-il expliqué sur RTL.
Il a également précisé que "toutes les productions de cette usine sont des productions que nous qualifions de 'low cost' (...) donc il fallait aller dans des pays dans lesquels il y avait d'un coté une main d'oeuvre abondante, qualifiée, et aussi des coûts extrêmement compétitifs".