"Nous ne sommes pas la variable d'ajustement de tous les problèmes économiques qu'ils rencontrent". Jean-René Buisson, président de l’Association nationale des industries agroalimentaires (Ania), a vivement protesté jeudi sur Europe1 contre la proposition de taxe de l'huile de palme, ingrédient du Nutella, émise mercredi par les sénateurs socialistes.
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"Tous les produits autorisés à être consommés sont bons pour la santé si on les consomme raisonnablement", assure-t-il, contrattaquant ainsi contre l'argument de santé publique brandi par les sénateurs PS. Pourquoi, dès lors, ne pas indiquer la présence de l'ingrédient sur les pots de Nutella? "Il y a indiqué : 'huile végétale' sur les pots. L'huile de palme est une huile végétale, c'est légal de l'écrire comme ça. Et puis, si elle est dangereuse pour la santé, il n'y a qu'a l'interdire!", se défend Jean-René Buisson.
"Des efforts sur l'obésité"
Le patron de l'Ania soutient avoir recensé "déjà 800 millions d'euros de taxes l'an dernier" sur l’agroalimentaire. "Et cette année ça continue, avec la bière et maintenant l'huile de palme. Pourquoi ne pas taxer le vinaigre de carottes non plus?", a-t-il ironisé. "Nous sommes des boucs émissaires privilégiés alors qu'on ne délocalise pas, que l'on maintient nos emplois."
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Au sujet de l'atteinte à l'environnement et la déforestation provoqués par la culture de l'huile de palme, il réfute aussi en bloc : "nous faisons, en France, attention à ne commercialiser que de l'huile de palme certifiée conforme au respect de la planète, dont la forme de coupe d'arbres est conforme". Jean-René Buisson reconnait toutefois qu'elle est encore trop consommée et "qu'il y a des efforts à faire pour réduire l'obésité." Enfin, d'après le patron de l'Ania, "c'est mathématique, si la taxe passe les prix augmenteront", même si aucun montant n'est avancé pour le moment.