La déclaration. François Hollande a indiqué que la France et l'Allemagne avaient "la volonté d'aboutir avant les élections européennes" dans le dossier d'une taxe européenne sur les transactions financières. "Je préfère une taxe imparfaite à pas de taxe du tout" a déclaré mercredi le président de la République lors de la conférence de presse commune avec la chancelière allemande Angela Merkel à l’occasion conseil des ministres franco-allemand. Cette dernière a fait valoir qu'une telle taxe serait "un signal important", qui "montrerait que les acteurs financiers ont une responsabilité" économique et sociale, lors d'une conférence de presse commune à l'Elysée. "Ce n'est pas rien" de fixer l'échéance des élections européennes, a-t-elle ajouté, assurant que les travaux avançaient "à un rythme soutenu".
Le dossier est déjà sur la table. Paris et Berlin planchent depuis des mois sur une taxe sur les transactions financières qui concernerait d'abord onze pays de l'Union européenne, soit ce que l'on appelle une "coopération renforcée", contournant ainsi les réticences britanniques.
L'objectif est à la fois de lever des fonds pouvant financer l'aide au développement ou la lutte contre le changement climatique, et de décourager la spéculation.
Les banques réticentes. Mais les négociations sont laborieuses, en particulier en ce qui concerne la taxation des produits dérivés, des actifs complexes pouvant jouer un rôle d'amplificateur lors de crises financières, très prisés en particulier de la banque allemande Deutsche Bank et de la française BNP Paribas.
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Les lobbys des secteurs financiers des deux pays mènent une campagne virulente contre cette taxe, affirmant qu'elle nuirait à l'octroi de crédits, et qu'elle provoquerait une fuite de capitaux et d'activités bancaires.
Les ONG mécontentes. Ces promesses ont en revanche laissé sur leur faim les organisations non-gouvernementales, qui attendaient des avancées concrètes. "La France et l'Allemagne prouvent qu'elles n'arrivent toujours pas à mettre leurs intérêts nationaux de côté pour proposer une taxe progressiste et servant l'intérêt général", assène Friederike Röder, directrice de ONE France.
"On attendait un leadership et on ressort avec un communiqué qui n'en comporte aucune trace", s'indigne Alexandre Naulot, spécialiste de la question chez Oxfam France, pour qui la France "cède face au matraquage" des lobbies et s'achemine "vers une taxe a minima".
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