Tilly-Sabco : faute de poulets, l'abattoir est menacé

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Alexis Toulon avec AFP , modifié à
SOCIAL - Plus de 300 salariés de l'entreprise bretonne ont commencé un blocage de l'entreprise et tentent de négocier des subventions pour maintenir leur activité.

L’info. Nouveau bras de fer pour les salariés de l’abattoir Tilly-Sabco. Plus de 300 éleveurs et salariés de l’entreprise bretonne bloquent depuis mardi après-midi un pont et la route nationale reliant Rennes à Brest pour alerter les pouvoirs publics sur la situation de leur abattoir, qui risque d'être à l'arrêt complet dans moins d'un mois faute d'approvisionnement. Cette action avait lieu à la veille d'une réunion à la préfecture de région à Rennes sur l'avenir de cet abattoir spécialisé dans les poulets surgelés destinés à l'exportation.

Négocier pour sauver la filière. Vers 21h, salariés de Tilly-Sabco, éleveurs et familles restaient mobilisés et comptaient poursuivre ce blocage au moins toute la nuit, insistant sur la nécessité d'"être fermes" au moment où "une filière complète est en danger". Une délégation d'une dizaine de personnes, réunissant représentants des salariés, éleveurs et élus locaux, a été reçue depuis 19h00 à la sous-préfecture de Morlaix (Finistère) et a obtenu qu'une représentante du ministère de l'Agriculture participe à la réunion de mercredi à Rennes.

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Les salariés réclament des subventions pour acheter des poulets. "Si on entend parler de formation, de cellule de reclassement, de dépôt de bilan, on claque la porte" de la réunion de Rennes mercredi, a prévenu Corinne Nicole, déléguée CGT de Tilly-Sabco, qui a également appelé à "une mobilisation tout aussi forte qu'aujourd'hui, pendant la réunion à Rennes". "Nous demandons 800.000 euros par mois a minima, cela permet l'abattage de 450.000 poulets, soit 2 jours de travail par semaine, pour garder notre principal client le temps de trouver une solution pour la filière", a-t-elle détaillé.

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Le risque d’un défaut de paiement. Le principal fournisseur de poussins aux éleveurs qui envoient leurs poulets à l'abattoir Tilly-Sabco, Nutréa (filiale de la coopérative bretonne Triskalia), a cessé d'en mettre en place le 28 juin faute d'assurances de paiement, compte tenu des difficultés de la filière, a-t-on indiqué de source syndicale.

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Une entreprise tournée vers le Moyen-Orient. Les difficultés de Tilly-Sabco, dont 80% de la production est destinée au Moyen-Orient, principalement dans la péninsule arabique, remontent à la suppression mi 2013 des aides européennes à l'exportation pour les poulets congelés (les restitutions), qui soutenaient la filière à hauteur de 55 millions d'euros par an. Avec les 340 emplois de l'abattoir, Tilly-Sabco fait vivre au total 1.000 emplois directs, selon les syndicats.