Le gouvernement Valls en est persuadé, l’autorisation accordée aux commerces d’ouvrir le dimanche peut dynamiser l’économie. Sauf qu’à la mairie de Paris, pourtant du même bord politique, on n’est pas vraiment d’accord. Une divergence qui risque de virer au bras-de-fer après la publication mardi d’un rapport qui justifie la fronde parisienne et préconise une extension a minima du travail le dimanche.
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Le gouvernement veut changer les dimanches parisiens. La loi Croissance et activité, dévoilée le 10 décembre par le ministre de l’Economie Emmanuel Macron, prévoit une multitude de réformes pour relancer l’activité. Mais l’une d’entre elles concentre toute l’attention : la généralisation de l’ouverture dominicale des commerces.
Au ministère de l’Economie, on estime même que cette réforme est encore plus urgente pour la capitale : les magasins ouverts le dimanche, c’est un surcroît d’activité en région Ile-de-France, mais aussi un signal fort envoyé aux touristes. Bref, le gouvernement veut faire de Paris la vitrine de cette réforme et est donc prêt à passer en force.
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Résultat, Matignon va commencer à rédiger les décrets définissant les zones touristiques internationales, où le travail le dimanche sera facilité, avant même… que les députés ne commencent à débattre de cette réforme. Emmanuel Macron souhaite pouvoir les publier aussitôt que la loi sera votée, afin que les grands magasins puissent ouvrir le dimanche dès cet été.
La ville de Paris pas tout à fait sur la même ligne. La maire de Paris est, elle, beaucoup moins pressée et enthousiaste. Anne Hidalgo a donc commandé un rapport pour se faire sa propre opinion. Et ce dernier, remis mardi et qu’Europe 1 a pu consulter, ne va pas la faire changer d’avis.
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L’opposition porte d’abord sur la méthode, car le gouvernement imposerait à la ville de Paris les zones où les commerces peuvent ouvrir tous les dimanches. Inacceptable pour la municipalité, d’autant que le rapport souligne que Paris est victime d'une inégalité de traitement : ce n’est pas le maire qui décide des dimanches ouvrés mais le préfet. Et le rapport de préciser qu’il "serait choquant que perdure dans le projet de loi la règle exorbitante qui octroie ce pouvoir de décision aux maires dans les 36.000 communes françaises, et à Paris au préfet".
Paris et le gouvernement s’opposent aussi sur le fond. Le rapport parisien estime que l'ouverture dominicale des Galeries Lafayette, Printemps et autres BHV n’est pas justifiée : les touristes ont tout à fait le temps de s'y rendre un autre jour de la semaine. Et même s’ils le veulent, Paris reste actif les dimanches : "20 à 25 % des commerces et beaucoup de services publics sont ouverts le dimanche. Nul ne peut sérieusement soutenir que les Parisiens et les touristes sont privés le dimanche des services et des commerces qui leur sont nécessaires", souligne le rapport.
Anne Hidalgo se lance dans une guerilla de la comm’. Le rapport de la mission d’information et d’évaluation sur le travail dominical et nocturne à Paris conforte donc la maire de Paris. Cette dernière va faire des propositions alternatives, attendues pour février 2015.
En attendant, Anne Hidalgo a décidé de lutter contre la loi Macron en coulisses, mais aussi au grand jour : sur ses comptes Twitter et Facebook, elle a publié une série de visuels colorés, baptisés "Le dimanche parisien", pour montrer tout ce qu'on peut faire le dimanche en dehors du shopping. Et, visiblement, il y a de quoi faire :
Le dimanche à #Paris, on peut déjeuner en famille : pic.twitter.com/KHSFRH0Qtc— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 14 Décembre 2014
Le dimanche à #Paris, on peut emmener ses enfants faire du sport : pic.twitter.com/nGkSwVI2c0— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 14 Décembre 2014
Le dimanche soir à #Paris, on peut aller guincher aux Buttes-Chaumont (cc @RosaBonheur) : pic.twitter.com/JhHAqMuKSJ— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 14 Décembre 2014
Retrouvez l'intégralité du rapport commandé par le ville de Paris sur le travail dominical et nocturne :