Dialoguer. Tel est le mot d'ordre choisi ce dimanche par le gouvernement pour répondre à la polémique sur le travail du dimanche. Invité du Grand Rendez-Vous Europe 1- Le Monde- i>Télé, le ministre du Budget, Bernard Cazeneuve, un fidèle de François Hollande, n'a pas dévié de cette ligne. Il a ainsi reconnu qu'il y avait des "situations particulières" et qu'il fallait "créer les conditions d'un dialogue" avec le secteur, mais s'est dit "défavorable" à la généralisation du travail le dimanche. Quatorze magasins Castorama et Leroy Merlin, frappés d'une interdiction d'ouverture dominicale par le tribunal de commerce de Bobigny, ont malgré tout ouvert leurs portes dimanche en Ile-de-France.
Faire d'abord respecter le droit. "Je suis défavorable à la généralisation du travail le dimanche, et je comprends parfaitement que des organisations syndicales n'approuvent pas cette brèche. Mais il y a des villes, des régions, qui sont dans une situation particulière, c'est un problème périmétré. Est-ce que l'on peut créer les conditions d'un dialogue?", a demandé Bernard Cazeneuve. "Est-ce que l'on ne pas peut essayer de trouver, sur ce sujet, le chemin de la réponse juste et pragmatique? Essayer de faire en sorte que lors que décision de justice a été prise, le droit passe, et que ceux qui n'ont pas obtenu satisfaction devant les tribunaux commencent par respecter la décision des tribunaux?", s'est-il encore interrogé.
Ecoutez Bernard Cazeneuve :
"En signe d'apaisement". "Il y a une loi qui n'a pas été votée par l'actuelle majorité, qui est une machine à fabriquer des contentieux et des impasses. Il y a des salariés qui veulent travailler, et des consommateurs qui ne peuvent pas consommer à d'autres moments que le weekend", a résumé le ministre. Il a jugé "possible, en signe d'apaisement, de créer des conditions dans des régions particulières et d'engager la discussion", expliquant préférer "de bons compromis pour trouver de bonnes solutions, plutôt que de mauvais débats".
Réunions. Plus tôt, la ministre du Commerce et de l'Artisanat Sylvia Pinel avait, elle aussi, plaidé pour le dialogue dans un entretien au Journal du Dimanche. Concédant qu'il y avait une "complexité de la législation" qui débouchait sur "un mille-feuille réglementaire qu'il faut absolument clarifier, mais sans polémique", elle a estimé qu'"il faudra donc organiser des réunions pour écouter et dialoguer avec les professionnels." Et de promettre : "Nous allons [...] nous concerter avec les professionnels pour avancer sur la question de l'ouverture du dimanche".
Les insoumis. Une main tendue qui tranche avec les déclarations samedi du ministre délégué à la Consommation, Benoît Hamon, qui a jugé "inadmissible qu'une marque n'applique pas une décision de justice", et celles de la garde des Sceaux Christiane Taubira qui a rappelé que "les règles s'imposent" car "nous sommes dans un Etat de droit". Si le mot d'ordre gouvernemental n'était, samedi, probablement pas encore tranché, Benoît Hamon et Christiane Taubira restent pleinement dans leur rôle d'insoumis du gouvernement.