Les dirigeants de BNP se sont-ils servis de l'enquête américaine contre leur banque pour s'enrichir ? Une enquête préliminaire a été ouverte à Paris sur d'éventuels délits d'initié susceptibles d'avoir été commis par des hauts dirigeants de BNP Paribas, a indiqué mardi une source proche du dossier, qui confirmait une information du Canard enchaîné.
Qui est concerné ? Selon l'hebdomadaire, sont concernés Baudouin Prot, président de la banque en partance, son prédécesseur Michel Pébereau et le directeur général délégué Philippe Bordenave. Le Canard enchaîné affirme que les dirigeants auraient vendu leurs actions à un cours compris entre 44 et 49 euros alors qu'une enquête lourde de menaces était en cours aux États-Unis, sur la violation par la banque de l'embargo sur les transactions financières avec Cuba, le Soudan et l'Iran.
En clair, ils sont soupçonnés d'avoir vendu leurs actions à un taux encore avantageux, en anticipant sa baisse à cause de l'enquête. Ils sont ainsi soupçonnés de s'être servis des informations confidentielles dont ils disposaient en tant que dirigeant de BNP, afin de vendre leurs actions au meilleur moment. L'hebdomadaire donne deux périodes pour cette cession d'actions : courant 2013 et début 2014.
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Que va-t-il se passer maintenant ? Le parquet national financier (PNF) a diligenté début novembre son enquête préliminaire, après avoir reçu une information dont la nature n'a pas été précisée. Les investigations seront menées en coopération avec l'Autorité des marchés financier (AMF) et se feront "à charge et à décharge", a ajouté la source. Sollicitée par l'AFP, l'AMF n'a fait aucun commentaire. BNP Paribas n'avait pas donné suite mardi soir. A l'issue d'une enquête préliminaire, le parquet a plusieurs options : classer sans suite ou désigner des juges d'instruction s'il éprouve le besoin d'approfondir les investigations. Dans le cas d'un dossier complexe, une citation directe des protagonistes devant le tribunal paraît peu probable.
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"L'affaire BNP Paribas". L'affaire trouve sa genèse dans l'enquête des autorités américaines sur la violation par la BNP Paribas de l'embargo imposé par Washington sur les transactions en dollars avec Cuba, le Soudan et l'Iran. En juillet, la BNP Paribas avait accepté de s'acquitter d'une amende de 8,9 milliards de dollars, un record pour une banque étrangère. Cette issue avait toutefois été accueillie avec un relatif soulagement par les marchés, des estimations supérieures ayant été auparavant données. En clair, au final, les actions n'ont ni baissé ni augmenté depuis le début de l'affaire.