Dix-sept touristes étrangers, dont deux Français, et deux Tunisiens ont été tués mercredi en plein Tunis dans une attaque menée par des hommes armés au musée du Bardo, la première à toucher des étrangers depuis la révolution tunisienne de 2011. L’attentat n’a pas été encore revendiqué mais on connait déjà l’une des premières victimes collatérales de cet attentat : le tourisme. Un secteur stratégique pour la Tunisie et qui commençait à peine à se relever de la chute provoquée par le Printemps arabe.
Le tourisme, un secteur incontournable pour le pays. En s’attaquant à des carsq de touristes et au musée du Bardo, les assaillants ont décidé d’appuyer là où ça fait mal : la manne touristique. Ce secteur représente à lui seul 7% du PIB et représente environ 400.000 emplois directs, soit tout de même un emploi sur huit, selon les chiffres de l’office du tourisme tunisien. Sans oublier tous les emplois indirects générés par ce secteur.
Mais fortement bouleversé par le printemps arabe. Ce régime de croisière a déjà été interrompu en 2011 avec le Printemps arabe qui a justement débuté en Tunisie. Car si la révolution a chassé Ben Ali du pouvoir, la période trouble qui a suivi a également fait fuir les touristes : la fréquentation touristique a alors chuté d’environ 40%. Un coup dur pour le pays qui commençait à peine à s’en relever : le nombre de touristes n’a commencé à remonter qu’en 2014.
2015 devait être l’année du rebond. Pour les professionnels du tourisme, qui opèrent en France ou en Tunisie, il y avait unanimité : l’année 2015 devait être celle du retour à un rythme de croisière, d’autant que le pays a réussi à mener une transition politique en douceur, un modèle du genre en comparaison aux autres pays qui ont vécu le Printemps arabe. Une dynamique positive enrayée par les attentats de Tunis.
Des prix bas, l’argument pour vendre la destination. Les attentats qui ont visé Tunis mercredi risquent donc d’enrayer le redémarrage du secteur touristique. Mais le pays dispose d’un atout non négligeable : les prix. Les tarifs d’un séjour en Tunisie sont actuellement très bas, un atout non négligeable. Mais les professionnels du secteur savent que cela ne suffira pas, tant que les autorités n’arriveront pas à restaurer un certain niveau de sécurité et à rassurer les touristes.
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