L'affaire "Jérôme Kerviel" est-elle en train de se répéter ? La grande banque Suisse a en effet indiqué jeudi avoir "découvert une perte due à une opération de trading non-autorisée effectuée par un trader" dans le secteur de sa banque d'investissement. Un homme de 31 ans a été arrêté dans la nuit de mercredi à jeudi à Londres dans le cadre de l'enquête.
Le suspect travaillait à Londres
Le trader en question aurait travaillé à la division "marchés d'actions" du bureau de Londres, rapporte jeudi le journal suisse NZZ. Le journal, qui cite UBS, indique que la perte constatée mercredi après-midi, a été provoquée par "un trader doté d'une importante force criminelle" travaillant pour le service marchés d'actions à Londres.
Un porte-parole d'UBS s'est borné à confirmer que la personne en question travaillait dans la capitale britannique et qu'elle avait été arrêtée par la police. "Nous pouvons confirmer l'arrestation d'un homme de 31 ans, sur la base de soupçons concernant une fraude par abus de position", a indiqué un porte-parole de la police. Le suspect a été immédiatement placé en détention, a-t-il ajouté sans autre précision.
"Incroyable que cela soit encore possible"
Selon la banque, qui emploie plusieurs milliers de personnes dans ses bureaux de Londres, cette fraude pourrait entraîner une perte potentielle de 2 milliards de dollars (1,5 milliard d'euros) pour la banque, et faire plonger dans le rouge ses comptes du 3ème trimestre 2011. A la Bourse suisse, l'action chutait de 5,76% à 10,29 francs peu avant 10 heures, après avoir plongé de plus de 8% à l'ouverture.
"C'est incroyable que cela soit encore possible", s'est étonné Claude Zehnder, analyste en trading à la Banque Cantonale de Zurich. "Même si le montant n'est pas si énorme, il y a de nouveau une perte de confiance qui jette une lumière défavorable sur UBS. Avec ça, la banque perd une partie du crédit qu'elle avait regagné à travers leurs efforts", a-t-il ajouté.
La banque suisse précise toutefois que ses clients ne sont pas affectés par cette perte et demande encore à ses employés de "continuer à soutenir leurs clients", qui comptent "sur eux dans ces temps difficiles". Enfin, la direction indique travailler en étroite collaboration avec la division gestion des risques de la Banque d'investissement, "pour éclaircir le plus vite possible cette affaire".
Un nouveau Kerviel ?
Cette affaire n'est pas sans rappeler l'affaire Jérôme Kerviel en France, survenue en 2008, à la Société Générale. Les opérations non-autorisées effectuées par ce trader, aujourd'hui licencié, ont fait perdre 4,9 milliards d'euros à la banque française.
Jérôme Kerviel a par la suite été condamné à cinq ans de prison, dont deux avec sursis, et à rembourser les 4,9 milliards d'euros à son ancien employeur.