Les annonces de contrats passés au plus grand salon aéronautique mondial, qui fête ses 100 ans, devraient être moins spectaculaires qu'il y a deux ans. L'édition 2007 de cet événement biennal s'était caractérisée par le gigantisme des commandes annoncées par les deux constructeurs d'avions de plus de 100 places, Airbus et Boeing. Ternie par la crise, cette édition 2009 est aussi endeuillée par l'accident le 1er juin de l'Airbus A330 reliant Rio à Paris, qui s'est abîmé en mer dans des circonstances mystérieuses, faisant 228 morts.
En raison de la crise économique, "2009 sera la première année depuis 2001 (marqué par les attentats du 11 septembre, ndlr) à afficher un recul du trafic, passager et fret", prédit Charles Edelstenne, président du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (GIFAS), l'organisateur du salon. Selon l'Association internationale du transport aérien (IATA), le nombre de passagers baissera de 8%, à 2,06 milliards, comparé à l'année précédente. Et la quantité de marchandises transportées dans les avions devrait dégringoler de 17% à 33,3 millions de tonnes, prévoit IATA, qui représente 230 compagnies aériennes, soit 93% du trafic aérien international, à l'exclusion des compagnies "low-cost".
Avec un trafic et des revenus en berne, les compagnies aériennes ajustent leurs capacités : elles volent avec des engins plus petits, desservent moins fréquemment certaines destinations ou les éliminent. Dans ce contexte, elles ont tendance à décaler les livraisons d'avions déjà commandés, voire à les annuler --un phénomène encore rare-- et reportent à des temps plus sereins d'éventuels achats.
A ce jour, Airbus et Boeing comptent toutefois livrer autant d'appareils en 2009 qu'en 2008. Forts d'un carnet de commandes constitué lors d'années précédentes record, les deux constructeurs s'estiment encore à même d'affronter cette mauvaise passe. Ils ont prévu des ajustements de cadence de production pour l'automne, qui chez Airbus ne devrait toutefois pas conduire à des réductions d'emplois, grâce à la flexibilité des sous-traitants et des CDD. Boeing avait annoncé en début d'année vouloir supprimer 10.000 postes