Comment seront versés les fonds du deuxième plan d’aide à la Grèce, dont les ministres européens des Finances discutent lundi à Bruxelles ? Ces 130 milliards d’euros, nécessaires pour éviter un défaut grec, pourraient bien être placés sur un compte sous séquestre et la question figure au menu des discussions de l’Eurogroupe. La plupart des pays de la zone euro semblent favorables au principe d’un compte bloqué, et la Grèce elle-même s’est faite à l’idée.
François Baroin, ministre de l’Economie, a apporté sur Europe 1 quelques précisions. "C’est un compte d’affectation spéciale, qui permet de flécher une partie de l’argent pour garantir le remboursement par la Grèce de ses créanciers", a-t-il expliqué, voyant ce compte comme un "élément de confiance". En clair, l’argent versé sur ce compte bloqué devra servir en priorité à rembourser la dette publique grecque.
"Stabilité à terme pour les marchés"
"C’est un message de confiance de dire : vous investisseurs chinois, coréens, japonais, américains et autres, qui avez fait le pari de la confiance dans la Grèce ou dans la zone euro, vous serez remboursés", a martelé le ministre, ajoutant qu’il s’agissait d’un "élément gage de stabilité à terme pour les marchés".
L’idée a également été évoquée lundi matin par la ministre autrichienne des Finances, Maria Fekter. Il s’agirait pour les pays de la zone euro de surveiller l’utilisation des fonds débloqués : "la Grèce doit être accompagnée sur la voie des réformes, pour que l’argent aille bien où nous souhaitons qu’il aille", a-t-elle expliqué, insistant cependant sur l’importance de la souveraineté de la Grèce. Elle a ainsi exclu l’idée d’un "commissaire" chargé de gérer les budgets au nom du pays.