Transmettre-mon-entreprise.gouv.fr. Devenir votre propre patron à moins de 30 ans, ça vous dit ? Pas moins de 300.000 entreprises de l'artisanat seront à céder dans les dix ans à venir, c'est deux fois plus que dans les autres secteurs d'activité. Mais aujourd'hui, ceux qui partent à la retraite ont souvent beaucoup de mal à trouver un repreneur. Un tiers des entreprises ne trouve même personne à qui transmettre le flambeau. Pour faciliter le passage de relais, selon les informations recueillies par Europe 1, la ministre du Commerce Sylvia Pinel lance jeudi le site transmettre-mon-entreprise.gouv.fr, qui présente toutes les solutions pour transmettre son entreprise.
Parmi les pistes présentées, embaucher un jeune avec un contrat de génération. Ce contrat réduit les charges d'un employeur qui embauche un jeune de moins de 26 ans, tout en gardant un senior de plus de 57 ans chargé de lui enseigner son savoir. De quoi assurer un passage de relais en douceur.
>> Et ça marche ? Europe1 est allée poser la question dans un institut de beauté du 8ème arrondissement de Paris.
"Ça, je sais lui apprendre". Dans trois ans, Mylène espère diriger cet institut de beauté parisien. Aujourd'hui, elle n'a que 22 ans. Et c'est Renée Doukhan, 70 ans et 30 ans d'expérience, qui lui apprend son métier au quotidien. Et il ne s'agit pas seulement des secrets d'un bon massage ou d'une épilation réussie. "Tous les jours, elle m'apprend à gérer la clientèle, à participer à la gestion des commandes, de la comptabilité, des caisses, du stock, à gérer les humeurs de tout le monde. On est sept filles de caractères et d'âge différent, c'est difficile à gérer", témoigne ainsi au micro d'Europe1 Mylène, plutôt reconnaissante.
"La gestion n'est pas facile, de vivre ensemble, tout le temps dans une petite structure. Ça, je sais lui apprendre", se targue pour sa part Renée.
"Ça a été un booster pour nous". Le contrat de génération a permis à Renée d'alléger le coût de cette embauche en CDI : 4.000 euros de charges en moins chaque année, pendant trois ans. "Ça a été un booster pour nous. Je pense que ça a donné confiance à Mylène, et qu'au fur et à mesure je vais lui laisser les rênes. Je travaille cinq jours par semaines, puis je travaillerai quatre jours et un jour plus du tout", assure Renée.
Toutes deux espèrent surtout que cette expérience permettra de rassurer les banques. Car avant de pouvoir reprendre les rênes de l'entreprise, Mylène devra faire un gros emprunt, de plusieurs dizaine de milliers d'euros, pour racheter l'entreprise.