Le plus influent critique de vin, l'Américain Robert Parker, s'alarme, dans un entretien à l'AFP, du "jeu très dangereux" pour Bordeaux que constituerait une nouvelle hausse des prix des grands vins bordelais après la campagne des primeurs.
La place de Bordeaux est en pleines tractations pour fixer les prix du nouveau millésime, celui de 2010, accueilli avec enthousiasme pendant les primeurs par les dégustateurs du monde entier. Ces nouveaux tarifs, attendus pour la fin juin, arrivent après une envolée des prix pour le millésime 2009 également couvert de louanges.
Robert Parker, qui a publié début mai ses notes tant redoutées sur la cuvée 2010 de nombreux crus bordelais, juge que "ce serait une erreur" d'augmenter à nouveau les prix. Si la dernière cuvée, celle de 2010, sort à des "prix plus élevés que 2009, on peut s'attendre à une crise financière ou à l'émergence d'une bulle pour les grands vins de Bordeaux", avertit-il, en préconisant une baisse de 10 à 20%.
"Bordeaux se concentre trop sur les marchés riches d'Asie", déplore-t-il, estimant que ce serait "un jeu très dangereux d'augmenter les prix car l'économie mondiale est très, très fragile".