Il voulait sauver des emplois, et il va se retrouver devant un tribunal. Claude Jamet, 72 ans, maire divers gauche de Bagneaux-sur-Loing, sera jugé pour entrave à la liberté des enchères. Il risque de la prison, une forte amende et même la perte de ses droits civiques, pour s'être… enchaîné à la porte d'entrée d'une usine en liquidation judiciaire, pendant la vente aux enchères du mobilier.
"Vous ne passerez pas". Il faut dire que Claude Jamet tient à cette usine. Une manufacture de verre où il a travaillé dès l'âge de 14 ans. Et quand elle a été placée en liquidation, il s'est immédiatement mis du côté des salariés. Il a ainsi appelé à manifester devant le bâtiment pour empêcher la vente aux enchères. Et il est allé jusqu'à s'enchaîner à la grille, le 20 novembre 2012. Quand le commissaire priseur se présente alors sur place, le maire lui dit tout simplement : "vous ne passerez pas". La vente est reportée, mais Claude Jamet est aujourd'hui poursuivi en justice.
"Comme un vulgaire délinquant ". "C'est grave une correctionnel quand même. Qu'est-ce que j'ai fait ? Je n'ai rien cambriolé, je n'ai pas détourné de l'argent. J'ai essayé que l'on garde des machines pour pouvoir continuer à travailler dans le verre", réagit-il vendredi sur Europe 1. "Je suis traité comme un vulgaire délinquant. Aux dernières municipales, j'ai été élu avec plus de 87% des voix. Mes administrés aussi sont écœurés", poursuit l'élu.
Claude Jamet dit avoir écrit à Manuel Valls et à Arnaud Montebourg. Mais il n'a pas obtenu de réponse pour l'instant. En attendant, il a lui-même racheté les murs cette usine. Il veut en faire un atelier de construction de maisons en bois. Et pour éviter les dégradations, dit-il, "c'est moi qui monte la garde..."