Le ministre des Finances grec du nouveau gouvernement Syriza, Yanis Varoufakis, a commencé sa tournée européenne samedi, de Londres à Rome en passant par Francfort, au siège de la BCE. Dimanche, c'est avec le ministre des Finances français, Michel Sapin avec qui il s'est entretenu deux heures. L'objet de leur échange ? Trouver des solutions au sujet du remboursement de la dette grecque. La Grèce ploie sous une dette de 300 milliards d'euros, près de 175% de son PIB.
>> LIRE AUSSI - Grèce : un gouvernement anti-austérité au pouvoir
Besoin d'argent ? Non merci. À la question si la Grèce souhaite des fonds supplémentaires, Yanis Varoufakis répond "non". Pour cause, il ne pense que son pays ait "l'autorité morale de demander des fonds supplémentaires sans une surveillance de la façon dont ces fonds seront employés". Et l'économiste du gouvernement anti-austérité ne demande pas non plus une nouvelle tranche de crédit même s'il ajoute que "ce n'est pas que nous n'ayons pas besoin d'argent".
"Nous ressemblons à des drogués". "Depuis cinq ans la Grèce ne fait qu'attendre la tranche suivante de crédit", raconte Yanis Varoufakis. Il reconnaît que "nous ressemblons à des drogués qui ne font qu'attendre leur prochaine dose de drogue". "Et la question, c'est comment sortir de cette période de toxicomanie ?", s'interroge-t-il.
>> LIRE AUSSI - Kamennos, le surprenant allié de Syriza
Un constat d'échec. "J'aimerais tant m'asseoir du même côté que tous les partenaires européens et de comprendre pourquoi les programmes mis en place ont échoués", explique le ministre des Finances grec. Selon lui, c'est à cause de ces échecs que le parti anti-austérité Syriza est arrivé aux commandes de la Grèce le 25 janvier dernier, après des législatives anticipées.
La France tend la main, l'Allemagne sur la défensive. Michel Sapin a assuré que "la France accompagnera, facilitera, sera toujours là pour qu'on trouve une voie, une solution qui permette à chacun de surmonter ses difficultés", ajoutant qu'il revenait à Athènes que les jours qui viennent soient "le plus tranquille possible".
De nombreux pays, dont la puissante Allemagne, se méfient de ses propositions anti-austérité. Samedi, la chancelière allemande Angela Merkel a écarté toute idée d'effacement pur et simple de la dette. Cette dernière est largement détenue par les Etats européens, à commencer par l'Allemagne (40 milliards d'euros) et la France (31 milliards).