Un Observatoire national du suicide, réclamé par de nombreux spécialistes, va être mis en place mardi à l'occasion de la Journée internationale de prévention du suicide, a indiqué lundi le ministère de la Santé.
Avec plus de 10.000 morts par an et plus de 200.000 tentatives, la France connaît un taux de suicides de 14,7 pour 100.000 habitants, bien au-dessus de la moyenne de l'Union européenne (10,2 pour 100.000), selon les dernières données de l'Insee.
Créé auprès de la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, le nouvel Observatoire aura "pour mission d'améliorer la connaissance des mécanismes conduisant aux suicides et de mieux coordonner et exploiter les différentes données existantes. Il devra également évaluer les politiques publiques de lutte contre le suicide, et produire des recommandations, particulièrement dans le champ de la prévention" précise le ministère. Il réunira deux fois par an les représentants de sept ministères concernés, des acteurs institutionnels (opérateurs de l'Etat et caisses d'assurance maladie), des parlementaires, ainsi que des chercheurs, des professionnels de santé de diverses disciplines, des personnalités qualifiées et des représentants d'associations.
Il établira un rapport annuel qui "s'attachera à établir chaque année un focus thématique".
Sa création avait été réclamée dès 2011 par 44 spécialistes, dont le généticien Axel Kahn, le psychiatre Boris Cyrulnik et le président de l'association France prévention suicide Michel Debout, qui avaient signé un appel sur le site du quotidien Libération. Un site web avait également été lancé l'an dernier par France prévention suicide et le cabinet Technologia pour recueillir des soutiens à la création de cet observatoire, "afin de mettre la question de la prévention du suicide à l'ordre du jour et d'en faire une priorité de santé publique".
La ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine doit annoncer mardi la création d'un observatoire du suicide. Cette décision fait suite à "l'appel des 44", lancé en mai 2012 dans Libération par 44 personnalités issues du monde de la santé, de la recherche, du monde syndical et intellectuel pour la création d'un tel observatoire du suicide.
D'après une enquête réalisée par le cabinet Technologia et publiée lundi, près d'un actif sur trois a déjà pensé au suicide.