Imposer le service minimum chez Air France, c’est une idée qui fait son chemin. Après une grève de cinq jours des hôtesses et stewards d’Air France durant les vacances de la Toussaint, plusieurs ministres se sont prononcés pour la mise en place d’un service minimum obligatoire durant les périodes de pointe, lors de grèves au sein de la compagnie aérienne.
Pour prévoir les plans de vols
"Ceux qui veulent faire grève, ils font grève. Mais ils déposent simplement un préavis 48 heure en avance", suggère notamment le ministre chargé des Transports, Thierry Mariani. "Résultat, explique-t-il, ça permet à Air France de prévoir les plans de vols et de dire ‘votre vol est maintenu’ ou ‘votre vol est supprimé’. Les passagers ont aussi de temps en temps des droits".
Il n’en est pas question pour les salariés d’Air France pour qui la grève est le seul moyen de pression. "C’est clairement une atteinte au droit de grève", assure Michèle Leviaréza, chef de cabine chez Air France, interrogé par Europe 1.
"On n’aura plus aucun moyen de se faire entendre"
Et d’argumenter : "un salarié quel qu’il soit n’est pas tenu de déclarer à son employeur s’il a l’intention ou non d’être en grève deux jours plus tard. Si demain on limite encore ce dernier levier qu’on a, on n’aura plus aucun moyen de se faire entendre".
La proposition d’un service minimum séduit en tout cas la direction de la compagnie aérienne. Mais envisager un accord en interne semble compliqué. Pour autant, le ministre du Travail a d’ores et déjà prévenu qu’il est "possible" juridiquement de passer par l'adoption d'un texte de loi obligeant les grévistes d'Air France à se déclarer à l'avance.