Une hausse des impôts est "inévitable"

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
La Cour de comptes s’inquiète pour les déficits publics, censés revenir à 3% du PIB en 2013.

La situation financière de la France est inquiétante. C’est ce qui ressort du dernier rapport de la Cour des comptes sur la situation et les perspectives des finances publiques, présenté mercredi par son premier président, Didier Migaud.

Le gouvernement français s'est engagé à réduire le déficit public à 3% du PIB en 2013, contre 8% cette année, par une maîtrise sans précédent des dépenses et un bond des recettes lié à une croissance de 2,5%. Une prévision de croissance supérieure à celles de nombreuses institutions internationales et économistes.

La souveraineté de la France menacée

"Si la gravité du mal dont nos finances publiques sont atteintes est de longue date chronique, ce mal a franchi un nouveau stade", a expliqué Didier Migaud, avant d’ajouter : "il y a donc urgence à prendre des mesures immédiates, sauf à hypothéquer notre indépendance et notre souveraineté si les tendances actuelles devaient se poursuivre".

Sans une action immédiate et forte du gouvernement, l'objectif de ramener le déficit public à 3% du PIB en 2013 n'est pas assuré, ni la "soutenabilité" des finances publiques à moyen terme.

"Le gouvernement entend ramener le déficit public à 3% du PIB en 2013. Mais la Cour est dans son rôle lorsqu'elle indique que les conditions de ce rétablissement sont loin d'être assurées à ce jour", a déclaré Didier Migaud.

Vers une hausse de la fiscalité

"La situation n'est pas encore irréversible, si la France s'attelle dès maintenant à une action de redressement forte, crédible et durable", a poursuivi Didier Migaud, qui appelle de ses voeux une hausse de la fiscalité.

Le premier président de la Cour des comptes a jugé impératif la fin des baisses d'impôts et inévitable une hausse des prélèvements, sa préférence allant aux coupes dans les niches fiscales et sociales.

Des dépenses à revoir à la baisse

La Cour recommande aussi de "réexaminer l'ensemble des dépenses publiques", en particulier les plus coûteuses: les prestations sociales, les rémunérations des fonctionnaires et les dépenses d'assurance maladie, dont le déséquilibre est aussi important que celui des retraites.

Les ministères de l'Economie et du Budget ont répondu qu'une nouvelle série de réformes sera annoncée prochainement dans le cadre de la Révision générale des politiques publiques afin de réduire d’avantage les dépenses publiques.

- La France peut-elle sous la barre des 3% de déficit sans hausse de la fiscalité ?