"La rentrée, c'est maintenant". A peine revenu de vacances, François Hollande a donné le ton dimanche soir à Paris. "Il y a du travail qui nous attend, les Français veulent que les problèmes soient réglés", a rappelé le président de la République, dont l’agenda est déjà chargé. Cette rentrée n’est pas seulement politique, elle s’annonce aussi économique : la crise de la dette, la croissance atone de l’économie française, mais aussi le futur budget 2013 sont bien évidemment au menu.
Un budget 2013 à préparer
François Hollande retrouve mardi le Premier ministre Jean-Marc Ayrault à l'Elysée afin de préparer le premier Conseil des ministres de rentrée. Ce dernier sera en partie consacré au budget 2013, qui doit être étudié par les parlementaires à la rentrée.
Dans un contexte où la croissance atone de l’Hexagone réduit les rentrées fiscales, une question se pose : où aller chercher les 30 milliards d’euros manquants ? Qu’il envisage de nouvelles coupes budgétaires ou pas, le gouvernement va devoir se serrer la ceinture, d’autant qu’il va être contraint par le "paquet européen" que la France doit adopter à la rentrée : pacte budgétaire (dont la règle d'or), pacte de croissance et taxe sur les transactions financières sont prévus.
Pour rester dans les clous, le gouvernement devrait jouer sur deux stratégies : réformer les impôts et limiter les effectifs de la fonction publique. Le gouvernement devrait donc proposer en septembre une limitation des déductions fiscales, et notamment des niches, la création d’une nouvelle tranche sur les plus hauts revenus et une révision de l’ISF.
Des partenaires européens à consulter
Outre la préparation du prochain budget, le président de la République sera en grande partie mobilisé sur le front européen avec un dossier épineux : le malade grec, qui devrait demander à nouveau un délai supplémentaire de deux ans pour se réformer et une rallonge pour boucler ses fins de mois.
A ce sujet, François Hollande rencontre la chancelière allemande Angela Merkel jeudi soir à Berlin. Le président va tenter de convaincre la chancelière de ne pas lâcher la Grèce, dont le sauvetage est toujours plus impopulaire outre-Rhin et qui devrait pourtant demander un nouveau prêt.
Le nouveau Premier ministre grec, Antonis Samaras, sera d’ailleurs en visite à Paris pour détailler ses projets et tenter d’obtenir le soutien de la France. Cette dernière va donc tenter de concilier les points de vue entre Europe du Sud et Europe du Nord, tout en évitant d’effrayer les marchés, à l’affût du prochain faux pas de la zone euro pour pouvoir spéculer.
Des dossiers économiques chers aux Français
Dernier volet de cet agenda chargé : la question du pouvoir d’achat, difficile à augmenter en ces temps de crise mais que le gouvernement souhaite ne pas rogner. Le dossier le plus emblématique est celui des carburants, le ministre de l’Economie ayant promis des décisions dans les prochains jours. Pierre Moscovici reçoit un rapport sur la question vendredi, avant d’annoncer des mesures le mardi suivant.