La déclaration. "Nous baissons la pression fiscale, car les impôts, par leur accumulation depuis 2010, ont atteint un niveau insupportable pour les Français", a martelé Manuel Valls, mardi lors de son discours de politique générale. Et le Premier ministre d'ajouter : "un premier pas a été accompli en direction de plus de quatre millions de ménages, dès cette rentrée. Et nous poursuivrons ce mouvement en 2015 : six millions de ménages seront ainsi concernés par la baisse de l'impôt sur le revenu".
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Qui est concerné ? Les ménages qui ont déjà bénéficié cette année d'une réduction d'impôt, c'est-à-dire ceux qui gagnent jusqu'à 1.240 euros nets par mois pour un célibataire. Mais pas que : en annonçant une baisse de la pression fiscale pour 6 millions de foyers, le gouvernement va viser les ménages qui gagnent un peu plus. Les revenus jusquà 1.400 euros nets par mois pourraient donc être concernés.
Un million de ménages sortiront donc de l'impôt sur le revenu en 2015 par rapport à 2014 du fait du geste fiscal annoncé mardi, a précisé un peu plus tard le Premier ministre sur TF1. "En 2014, quatre millions de ménages ont bénéficié d'une baisse des impôts", a rappelé le chef du gouvernement. "Ce mouvement nous allons le poursuivre en 2015, et en 2015, 6 millions de personnes seront concernées par cette baisse d'impôts et un million ne payeront plus l'impôt sur le revenu", a-t-il indiqué. Matignon a ensuite confirmé qu'il s'agissait bien d'un million de ménages exempté d'impôt "par rapport à 2014", soit en plus des quelque 2 millions de ménages exemptés d'impôt cette année.
Mener à bien une baisse des impôts avortée. Cette baisse des impôts, le gouvernement l'avait déjà décidée au printemps dernier. Puisque le Pacte de responsabilité prévoit d'importants allégements de cotisations et d'impôts pour les entreprises, Matignon avait décidé de faire aussi un geste à destination des salariés. Le gouvernement avait donc proposé un allègement dégressif des cotisations versées par les salariés touchant entre un Smic et 1,3 Smic. Sauf que le Conseil constitutionnel avait annulé cette baisse des charges salariales, estimant que ces dispositions "méconnaissent le principe d'égalité".
Le gouvernement revient donc à la charge et voit désormais plus grand : finalement, ce ne sont pas quatre millions mais six millions de foyers qui devraient bénéficier de ce coup de pouce fiscal. Soit, en moyenne, un peu moins d'un foyer imposable sur trois.
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