Bien qu’il ne l’ait pas explicitement annoncé, Nicolas Sarkozy a probablement sonné la fin du bouclier fiscal, mardi soir lors de son intervention télévisée. Interrogé sur TF1, France 2 et Canal+, le président de la République a dévoilé les grandes lignes de sa future réforme de la fiscalité. Il a également précisé ses plans pour lutter contre le chômage et la réforme du système monétaire international.
Vers une nouvelle fiscalité. Nicolas Sarkozy s'est dit implicitement favorable à la suppression du bouclier fiscal et de l'ISF, en évoquant la création à leur place d'un nouvel impôt sur les revenus et plus-values du patrimoine.
"On va donc vers une suppression du bouclier fiscal, une suppression de l'ISF (impôt de solidarité sur la fortune)?", l'a interrogé l'un des journalistes. On se dirige vers "la création d'un nouvel impôt sur le patrimoine", a répondu Nicolas Sarkozy.
Il a ensuite annoncé la création d'"un nouvel impôt sur le patrimoine dont l'idée est la suivante: l'erreur faite dans les années passées c'était de taxer le patrimoine alors qu'il vaut mieux taxer les revenus du patrimoine et les plus values du patrimoine". L’idée est toujours “d'harmoniser la fiscalité française et la fiscalité allemande“, a-t-il rappelé. Il a en revanche démenti une future augmentation des impôts.
"Le chômage va baisser". Nicolas Sarkozy a assuré que "le chômage reculera l'année prochaine" et que l'engagement du gouvernement sera "total sur ce front-là", notamment en faveur des licenciés économiques et des jeunes. Le président de la République a annoncé la généralisation du contrat de transition professionnelle pour les premiers, et le doublement du nombre de jeunes en alternance.
"Nous allons profiter de la négociation que vont engager les partenaires sociaux sur la nouvelle convention d'assurance chômage qui se termine au mois de mars", a-t-il détaillé, afin de généraliser "le contrat de transition professionnelle".
Favoriser la formation en alternance. Concernant les jeunes, ceux en formation en alternance (contrats de professionnalisation et contrats d'apprentissage), qui sont 600.000 aujourd'hui, ont "70% de chances de trouver un emploi", a affirmé Nicolas Sarkozy. Selon lui, "il faut doubler le nombre des jeunes en formation en alternance".
Mettre fin à “la pagaille monétaire“. Le président de la république a par ailleurs déclaré mardi soir qu'il entendait profiter de la présidence française du G20 pour mener à bien la création d'un "nouveau système monétaire international.
"On ne peut plus rester dans cette pagaille monétaire", a-t-il estimé, avant de marteler : "il faut un nouveau système monétaire international". Il a ensuite confirmé que la Chine, acteur central du dossier, a donné son accord pour l'organisation, au printemps, d'un séminaire sur la question des monnaies. La partie s’annonce néanmoins compliqué, l’avis des Etats-Unis et la Chine étant incontournable.
Taxer les transactions financières. Il a ensuite évoqué la stabilisation des prix des matières premières, un dossier qui sera abordé "au début du mois de janvier". "Il faut un nouveau système pour financer le développement de l'Afrique et j'entends que la France montre l'exemple sur la taxation des transactions financières", a-t-il par ailleurs ajouté.