Vers une sortie de crise à la SNCM

Une reprise du travail se profilait à la SNCM à la suite d'un accord permettant d'écarter le redressement judiciaire pour une période de quatre mois.
Une reprise du travail se profilait à la SNCM à la suite d'un accord permettant d'écarter le redressement judiciaire pour une période de quatre mois. © MaxPPP
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Alexis Toulon avec AFP , modifié à
L'ESSENTIEL - Les négociations entre les syndicats et les actionnaires commencent à porter leurs fruits. Le navire de la Méridionale, retenu dans le port de Marseille, va être débloqué.

L'info. Une sortie de crise se dessine dans le port de Marseille. "Nous sommes en capacité de proposer une reprise du travail", a déclaré devant la presse le secrétaire général de la CGT de la SNCM, Jean-François Simmarano, à l'issue de ce 3e jour de discussions conduites par le médiateur du gouvernement Gilles Bélier, précisant que des AG des salariés, en grève depuis le 24 juin, étaient prévues jeudi matin. Preuve de sa bonne volonté, la CGT-Marins de la SNCM a annoncé qu'elle allait débloquer "dès mercredi soir" le Kalliste, navire de la compagnie concurrente Méridionale, que les marins bloquaient depuis plus d'une semaine dans le port de Marseille.

D'âpres négociations. Les discussions entre les six syndicats grévistes de la SNCM et Gilles Bélier, le négociateur nommé par le gouvernement, ont finalement porté leurs fruits. Les syndicats de la SNCM ont expliqué avoir obtenu un moratoire de plusieurs mois excluant dans l'immédiat une procédure de redressement judiciaire pour la compagnie maritime en difficulté. Véolia, principal actionnaire via Transdev de la SNCM avait annoncé être prêt à céder sa participation pour un euro, selon une source proche. Transdev aurait abandonné dans l'affaire ses 117 millions d'euros d'encours dans la compagnie maritime.

Et si la reprise du travail ne devrait être décidée qu'en début de matinée jeudi, on en est pour l'instant qu'à un appel officiel des syndicats. Ce sont néanmoins les assemblées générales de grévistes qui feront la décision. La CGT estime que les conditions sont réunies pour faire cesser le conflit, sans doute consciente d'avoir obtenu le maximum.

Valls en action. Auparavant, les marins avaient voté la reconduction pour 24 heures du mouvement social entré dans sa troisième semaine et dont le Premier ministre Manuel Valls a réclamé la fin mardi, jugeant que la compagnie maritime était "en train de couler". Mais le conflit s'enlisant, le gouvernement a décidé d'agir. "Le blocage des navires et les violences sur les ports sont inacceptables et ne permettront pas de débloquer la situation. Et le gouvernement dans les heures qui viennent prendra toutes les mesures nécessaires pour que les blocages cessent, ils ont trop duré, il en va de l'Etat de droit", a déclaré Manuel Valls.

Jouer l'apaisement en Corse. Matignon avait annoncé plus tôt qu'une réunion des "acteurs socio-économiques" corses, fortement touchés par la grève de la SNCM en début de période estivale allait se tenir. "Le cabinet du Premier ministre a informé les acteurs socio-économiques corses, réunis en préfecture à Bastia, qu'il était prêt à les recevoir demain jeudi à 16H00 à Matignon pour évoquer la situation de la Corse relative à la grève SNCM et à la desserte de l'île", a indiqué Matignon. "Le Premier ministre a modifié son emploi du temps pour pouvoir se joindre en partie à la réunion", a-t-on précisé.

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