Que ce soit sur une réservation de train, dans le bus le matin ou sur la facture des transporteurs, elle sera désormais partout : l’affichage de l’empreinte carbone devient obligatoire dès mardi pour les transports de marchandises et de personnes. Objectif : responsabiliser les français sur la question du transport qui représente un tiers des émissions de carbone du pays.
Cette nouvelle législation, issue du Grenelle de l'environnement, s'appliquera aux entreprises de transport routier et maritime ainsi qu’aux opérateurs ferroviaires et aux compagnie aériennes. Les taxis et les déménageurs sont également concernés.
Comparer les empreintes. Pour un train entre Paris et Marseille par exemple, le billet indiquera sur une petite ligne en bas à droite le bilan carbone : 30kg consommés. Pour un billet d’avion sur le même trajet, ce sera 76kg.
Pour éviter de souffrir de la concurrence écologique, Air France tente d’ailleurs d’alléger ses avions afin de moins consommer. “On a réduit le poids de nos sièges, de 4,9 kilos par siège. On a réduit le poids de notre vaisselle de 250g par plateau. Vu les 14 millions de plateaux distribués tous les ans, ça représente 2565 voyages Paris-New-York”, explique au micro d’Europe1 Sophie Virapin, directrice environnement de la compagnie aérienne.
Transporteurs mécontents. "C'est une charge de travail supplémentaire pour l'entreprise. C'est lourd dans un secteur essentiellement composé de TPE et PME", souligne de son côté Nicolas Paulissen, délégué général de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR). Un camion de marchandises, qui charge et décharge à longueur de journée, c’est une empreinte carbone qui change constamment. Il est alors difficile de l’estimer précisément. Pour cela, la fédération a déjà mis en place un calculateur d’émissions de CO2 à l’intention de ses adhérents.
Les ministères de l'Écologie et des Transports se sont en tout cas réjouis de l’entrée en vigueur de la mesure. "Elle constitue un premier pas vers une meilleure prise en compte des émissions de gaz à effet de serre dans les choix des voyageurs et des chargeurs" et permettra de “les guider progressivement vers les solutions les plus respectueuses de l'environnement", expliquait mardi un communiqué.