La révolte gronde. Grande-Bretagne en tête, les dix Etats de l'Union européenne qui ne font pas partie de la zone euro se plaignent d'être mis à l'écart des décisions de l'eurozone, bien qu'elles aient un impact sur l'ensemble de l'Union. Car la crise de la dette oblige les pays de la monnaie commune à se rapprocher et à durcir leur discipline budgétaire commune, comme pourrait l'annoncer l'Italie, dont le gouvernement devait se retrouver en urgence lundi.
A tel point que les autres dénoncent une Europe à deux vitesses, avec une Europe des 27 progressivement vidée de sa substance. Dimanche, David Cameron, le Premier ministre britannique, a ainsi exigé et obtenu un sommet avec tous les pays de l'UE à Bruxelles mercredi, alors que seuls les membres de la zone euro devaient initialement y participer.
Discussions houleuses
David Cameron s'est ainsi inquiété de voir ses partenaires prendre "des décisions vitales pour les autres pays du marché unique, comme des décisions sur les services financiers qui concernent tout le marché unique".
Les discussions sur la question ont été pour le moins animées : Nicolas Sarkozy se serait montré cinglant dimanche. "Vous avez perdu une bonne opportunité de vous la fermer", aurait-il dit à David Cameron. Et le Premier ministre suédois, dont le pays n'a pas adhéré à l'euro, s'est vu rétorqué lors d'une réunion que son pays n'avait qu'à adopter la monnaie unique.
Soutien de Barroso
Le soutien est venu du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. "Il ne devrait pas y avoir de séparation entre la zone euro et le reste de l'Union européenne", a-t-il affirmé. Les Pays-Bas et la Finlande ont également lancé une mise en garde, estimant que "tous les Etats membres doivent être impliqués dans les décisions". Mais la France et l'Allemagne tendent à pousser pour des arrangements entre seuls pays de l'Union monétaire.
Lundi, David Cameron devra en outre faire face à une fronde au Parlement britannique. Entre 60 et 100 députés conservateurs menacent de voter pour l'organisation d'un référendum sur l'Europe dans le pays. Une consultation qui comprendrait trois options possibles : rester dans l'UE, en sortir ou renégocier des liens plus distendus. Même si la motion n'a aucune chance de l'emporter, la révolte des eurosceptiques a de quoi embarrasser le Premier ministre, qui a donné comme consigne de voter contre le référendum.
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