À quelques jours du G7, qui débutera samedi à Biarritz et se tiendra jusqu’à lundi prochain, les commerçants de la station balnéaire profitent des touristes… tant qu’il y en a ! Pendant la réunion des dirigeants des principaux pays industrialisés, le centre-ville sera divisé en deux zones de sécurité. Dans la zone rouge, dite de "de protection renforcée", seuls les habitants et ayants droits pourront circuler à pied avec un badge. Les commerçants s’attendent donc à voir les rues vidées de leurs vacanciers et potentiels clients. De quoi générer des inquiétudes.
Tous le disent : ils vont perdre de l’argent. Certains l’acceptent - ils n’ont de toute façon pas le choix, affirment-ils - mais d’autres sont en colère, comme Françoise, qui tient une boutique de prêt-à-porter. Dès le début de la semaine, "les parkings vont être vidés et on va perdre une semaine de travail", déplore-t-elle auprès d’Europe 1. "Nous sommes en pleine saison, c’est le mois le plus important de l’année. On a bien peur de ne pas avoir de client. Je pense que ça va être catastrophique…"
Philippe, lui, s’est fait une raison, mais comme beaucoup de commerçants, c’est l’incompréhension qui domine. "Ils font ça au mois d’août, en pleine saison, quand il y a le plus de monde. C’est ridicule !", s’agace-t-il. "Ils auraient dû faire ça quinze jours plus tard, en septembre. Ça aurait été beaucoup mieux", relève-t-il.
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Un coup de (mauvaise) publicité ?
Quentin, qui tient un magasin de souvenirs face à l’océan, sait déjà qu’il fermera sa boutique le temps du G7. "À partir de mercredi, tout le monde ferme. (Matteo) Salvini (le ministre de l'Intérieur du gouvernement italien, Italie qui sera représentée lors du G7 par le Premier ministre, Giuseppe Conte, ndlr) ne va pas venir acheter des cartes postales, (Angela) Merkel (Chancelière allemande, ndlr) ne mange pas de sandwich et je pense qu’ils auront autre chose à faire que de venir s’acheter une glace", ironise-t-il. "Ça fait de la pub pour Biarritz mais que va-t-on voir à la télé ? Des hommes en costumes noirs avec des oreillettes, des tireurs d’élite sur les toits… Ça ne fait pas rêver", ajoute ce commerçant.
Et pour faire face au manque à gagner, certains magasins auront néanmoins la possibilité de monter des dossiers de remboursement auprès de l’État.